Page 281 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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272 DOGME DE LA HAUTE MAG!E.
que j'ai vu et que j'ai touché, que j'ai vu claire-
ment et distinctement, sans rêves, et cela suffit
pour croire à l'emcacité réelle des cérémonies
magiques. J'en crois, d'ailleurs, la pratique dange-
reuse et nuisible; la santé, soit morale, soit phy-
sique, ne résisterait pas à desemblables opérations
si elles devenaient habituelles. La dame âgée dont
je parle, et dont j'ai eu depuis à me plaindre, en
était une preuve car, malgré ses dénégations, je
ne doute pas qu'elle n'ait l'habitude de la nécro-
mancieet de la goëtie. Eue déraisonnait quelque-
fois complétement, se livrait d'autres fois à des
colèresinsensées, dont elle avait peine à bien déter-
miner l'objet. J'ai quitté Londres sansl'avoir revue,
et je garderai fidèlement l'engagement que j'ai
pris de ne rien dire à qui que ce soit qui puisse la
faire connaître ou donner même l'éveil sur des
pratiques, auxquelles elle se livre sans doute à
l'insu de sa famille, qui est, à ce que je suppose,
assez nombreuse et d'une position fort hono-
rable.
Il y a des évocations d'intelligence, des évoca-
tions d'amour et des évocations de haine; mais
rien ne prouve, encore une fois, que les esprits
réellement les
quittent sphères supérieures pour