Page 280 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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                   d'un autre monde avait  passé  en  moi; je  n'étais
                   plus  ni  gai,  ni  triste,  mais  j'éprouvais  un  singulier
                   attrait  pour  la  mort,  sans  être, cependant,  aucu-
                   nement tenté de recourir au suicide.  J'analysai

                   soigneusement  ce  que j'avais éprouvé et, malgré
                   une  répugnance  nerveuse très vivement sentie, je
                   réitérai deux fais,  à  quelques jours  seulement de
                   distance, la, même  épreuve.  Le récit des  phéno-
                    mènes  qui  se  produisirent  diSérerait  trop peu  de
                    celui-ci  pour que je  doive  t'ajouter  à cette narra-
                    tion, déjà peut-être  un  peu longue.  Mais le résul-
                    tat de ces deux autres évocations fut  pour  moi la
                    révélation de deux secrets  cabalistiques, qui pour-
                    raient,  s'ils étaient connus de tout le monde, chan-
                    ger  en  peu  de  temps  les bases et les lois de la société
                    tout entière.
                      Conclurai-je  de ceci  que j'ai  réellement  évoquée
                    vu et touché le  grand Apollonius  de  Thyanes?  Je
                    ne suis ni assez halluciné  pour  le  croire,  ni assez
                    peu  sérieux  pour  l'affirmer. L'effet des  prépara-
                    tions,  des  parfums,  des miroirs,  des  pantacles,  est
                    une véritable ivressede  l'imagination, qui  doit  agir
                    vivement sur une personne déjà impressionnable et
                    nerveuse. Je  n'explique pas par quelles  lois  phy-

                    siologiques j'ai  vu et  touché; j'affirme  seulement
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