Page 280 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
P. 280
LA NËC&OMANCtË. 271
d'un autre monde avait passé en moi; je n'étais
plus ni gai, ni triste, mais j'éprouvais un singulier
attrait pour la mort, sans être, cependant, aucu-
nement tenté de recourir au suicide. J'analysai
soigneusement ce que j'avais éprouvé et, malgré
une répugnance nerveuse très vivement sentie, je
réitérai deux fais, à quelques jours seulement de
distance, la, même épreuve. Le récit des phéno-
mènes qui se produisirent diSérerait trop peu de
celui-ci pour que je doive t'ajouter à cette narra-
tion, déjà peut-être un peu longue. Mais le résul-
tat de ces deux autres évocations fut pour moi la
révélation de deux secrets cabalistiques, qui pour-
raient, s'ils étaient connus de tout le monde, chan-
ger en peu de temps les bases et les lois de la société
tout entière.
Conclurai-je de ceci que j'ai réellement évoquée
vu et touché le grand Apollonius de Thyanes? Je
ne suis ni assez halluciné pour le croire, ni assez
peu sérieux pour l'affirmer. L'effet des prépara-
tions, des parfums, des miroirs, des pantacles, est
une véritable ivressede l'imagination, qui doit agir
vivement sur une personne déjà impressionnable et
nerveuse. Je n'explique pas par quelles lois phy-
siologiques j'ai vu et touché; j'affirme seulement