Page 76 - Les Kamasutra
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CHAPITRE PREMIER






                                   DU MARIAGE

            Lorsqu’une fille de la même caste, et qui est vierge, se marie
          conformément aux préceptes de la Sainte Écriture, les résultats de
          cette union sont : l’acquisition de Dharma et d’Artha, la postérité,
          l’affinité, l’accroissement du nombre des amis, et un amour sans
          nuages. Pour cette raison, l’homme doit choisir une fille de bonne
          famille, dont les parents soient vivants, et qui ait trois ans ou plus de
          moins que lui. Il faut qu’elle appartienne à une famille hautement
          respectable, riche, en bonne position, entourée de nombreux parents
          et amis. Elle doit aussi être belle, bien douée, avec des signes de bon
          augure sur le corps ; les ongles, les dents, les oreilles, les yeux, les
          seins seront réguliers, tels qu’ils doivent être, ni plus ni moins, et au
          complet ; le corps jouira d’une bonne santé. L’homme, naturellement,
          doit   posséder   lui-même   ces   qualités.   Mais   il   ne   faut   point,   dit
          Ghotakamukha, aimer une fille qui a déjà été unie à d’autres (c’est-à-
          dire, qui n’est plus vierge), car ce serait une action répréhensible.
            Maintenant, pour mener à bonne fin un projet de mariage avec une
          fille telle qu’on vient de la décrire, les parents et les amis de l’homme
          doivent faire tous leurs efforts, aussi bien que les amis des deux côtés
          dont l’assistance pourra être réclamée.

            Ces amis révéleront aux parents de la fille les défauts, présents et
          futurs, de tous les autres hommes qui peuvent la courtiser, et, en
          même temps, ils exalteront jusqu’à l’hyperbole les mérites de leur
          ami sous le rapport de ses ancêtres et de sa famille, de manière à le


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