Page 126 - Lermina, Jules (1839-1915). Science occulte, magie pratique, révélation des mystères de la vie et de la mort. 1890.
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Ut MAGIEPRATIQUE
«Chaque annôef en lfrance, pendant deux jour-
nées d'automne, les foules, sans distinction do
classes, témoignent d'un respect, d'un souvenir
tout particulier pour les morts. Les questions de
religion n'ont en jïelte circonstance spéciale
qu'un rôle très secondaire. Les libres-penseurs,
ceux-là mêmes qui s'intitulent athées, qualifica-
cation juste, du moment qu'elle implique la néga- -
tion du dieu des églises, acceptent cette sorte de_
rendez-vous donné par les vivants à ceux qui ne
sont plus, par le présent au passé, Ilest en tous
un instinct si puissant que l'homme qui insulte-
rait un cadavre, paraîtrait, aux plus exaltés, un
lâche et un misérable. _ _
Ces jours-là, les abstentionnistes raisonnes se^
sentent ioudiês de celte manifestation sentimen-
tale, soit qu'ils l'attribuent à une habitude invé-
térée, soit qu'ils comprennent vaguement qu'elle
émane du fond même de la conscience de
l'homme.- _ _ _ _
En vérité, il serait impossible de nier qu'en
celte unanimité non commandée, — car elle ne
procède d'aucune obligation législ ilive — le phi-
losophe constate un sentiment en quelque sorte
instinctif de sympathie, de respect pour les
morts, c'est-à-dire pour ceux qui, avant nous, ont
accompli sur notre terre une partie de l'évolu-
tion physique et psychique.
A quelle pensée intime répond-elle ? N'est-ce
bien là qu'une superstition, née d'un défaut
d'éducation, ou, bien qu'un acte de soumission à