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Le capitalisme vert
est incapable de répondre
à la crise
Par PATRICK FARBIAZ
La crise sanitaire est d’abord une crise sociale écologique. Ses origines sont
connues : Le coronavirus est une zoonose, une maladie qui opère par la
transmission à l’homme d’un virus transmis par une bête sauvage vendue
sur un marché semi légal de Wuhan. La destruction des habitations
animales par l’homme, la déforestation, les progrès de l’urbanisation à
marche forcée, la mondialisation des transports ont permis le
développement accéléré de la pandémie. F.Engels, expliquait dès 1876 dans
«Le rôle du travail dans la transformation du singe en homme », un texte
aussi prémonitoire qu’ambiguë puisqu’il se félicitait de la maîtrise de la
nature par l’homme (et non par le capitalisme) : « Seul l’homme est parvenu
à imprimer son sceau à la nature, non seulement en déplaçant le monde
végétal et animal, mais aussi en transformant l’aspect, le climat de son
habitat, voire les plantes et les animaux, et cela à un point tel que les
conséquences de son activité ne peuvent disparaître qu’avec le dépérissement
général de la terre ». Le coronavirus transmis par le pangolin est une
parfaite illustration de ce désastre du temps du Capitalocène.
Le coronavirus n’est pas le premier exemple de cette accélération du
rythme des fléaux qui sont engendrés par le dérèglement des équilibres
écologiques - les incendies en 2019, de l’Australie à l’Amazonie, sont là pour
en témoigner. Il ne sera pas le dernier car le Coronavirus, nous en faisons
l’hypothèse, a été à l’échelle de la planète, une répétition générale avant la
mère des batailles, la crise climatique.
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