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rien  à  l’orientation  des  politiques  économiques  suivies.  Dans  tous  ces
                   cas, ils mettent en musique le greenwashing du parti du PIB.


                La  réponse  éco-autoritariste.  Le  confinement  lui-même  est  une

                   expérience de biocratie autoritaire qui vise à discipliner les corps et les
                   esprits. Si personne ne se revendique explicitement de cette écologie-là,
                   certains,  notamment  dans  les  rangs  des  collapsologues  ou  des

                   décroissants, ont pu voir dans cette crise la possibilité de développer un
                   régime  permettant  d’imposer  face  aux  menaces  climatiques  et
                   écologiques,  leur  vision  apocalyptique.  Cette  répétition  générale de

                   l’effondrement,  si  elle  accentue  la  crédibilité  de  leurs  prophéties  auto
                   réalisatrices,  ne  débouche  pas  sur  la  résilience  mais  soit  sur  un
                   survivalisme où chacun est tenté de défendre son territoire sans tenir

                   compte de l’intérêt général, soit sur un Etat qui en exaltant l’hygiénisme
                   et  le  contrôle  social,  organise  le  rationnement,  impose  des  mesures

                   autoritaires  pour  contrôler  les  flux  de  population,  limite  les  libertés
                   démocratiques  et  mette  fin  à  ce  que  ces  néomalthusiens  considèrent
                   comme  le  « surpeuplement »  de  la  Terre.  Ce  courant  a  toujours  existé

                   chez les écologistes même s’il n’est pas politiquement assumé . Là aussi
                                                                                             81
                   l’état d’urgence sanitaire est un avant-goût de l’exception climatique.


                La réponse expertocratique et scientiste : Dans la première phase du
                   confinement,  le  pouvoir  politique  s’est  dissimulé  derrière  les
                   scientifiques et les experts. Comme si ce pouvoir pouvait remplacer la

                   décision  politique.  Or  si  les  experts  sont  divisés  sur  l’évaluation  d’un
                   virus  qu’ils  ne  connaissaient  pas,  ils  ont  un  point  de  vue  uniquement

                   construit autour de leur discipline. Instrumentaliser des scientifiques en
                   leur faisant croire qu’ils ont le pouvoir de décider au nom de la Science
                   ce  qui  est  bon  pour  la  société  permettait  de  dédouaner  les  dirigeants

                   d’un Etat néo libéral, qui ont cassé les reins à la Recherche dans tous les
                   domaines et qui se réfugient maintenant dans un scientisme magnifié et
                   célébré dans les Chaines d’Info et sur les réseaux sociaux. La lutte entre

                   le  Professeur  Raoult  et  Jérôme  Salomon,  le  représentant  de  la  DGS,  a
                   illustré cet affrontement entre les « anti systèmes » et le pouvoir.  On a
                   pu  voir  Cédric  Villani,  l’ex-député  LREM,  cofondateur  du  groupe

                   parlementaire  « Ecologie-Démocratie-Solidarité »,  se  féliciter  ainsi  de



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                 sauf peut – être dans le cas d’Yves Cochet , ancien député et ministre Vert, animateur de l’Institut
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