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l’émergence  d’une  écologie  de  la  science,  fixant  son  agenda  et  ses
                   orientations  à  l’Etat  et  à  la  société.  Ce  retour  du  scientisme  est  bien

                   connu  dans  les  milieux  de  la  lutte  contre  le  dérèglement  climatique.
                   Faute d’imposer des mesures comme l’arrêt de toutes subventions aux

                   entreprises carbonées, les dirigeants, incapables en temps et en heure
                   d’avoir pris des décisions adaptées ont recours à une fuite en avant dans
                   la géo-ingénierie ou dans le nucléaire, censés régler par le recours aux

                   technologies des problèmes profondément sociaux politiques.

               Mentionnons  aussi  les  réponses  des  forces  de  gauche  traditionnelles  qui

               tout  en  commençant  à  écologiser  leur  discours,  ont  souvent  essayé  de
               l’adapter  à  leur  mantra  néo-keynésien  qui  rejoignait  peu  ou  prou  les
               partisans de la croissance verte sans aucunement en remettre en cause les

               fondements.


                A la charnière entre ces forces politiques et les courants de l’écologie de
               rupture,  se  place  l’appel  « Plus  jamais  ça »  regroupement   associatif  et
               syndical  de  18  organisations.  La  CGT,  Solidaires,  ATTAC,  les  Amis  de  la

               Terre, Greenpeace et la Fondation Copernic, ont proposé, dés le début de la
               crise,  une  alternative  programmatique  qui  pourrait  être  la  base  d’un
               programme  de  rassemblement  des  gauches  autour  d’une  écologie  de

               transformation.  Ce  programme,  en  comprenant  à  la  fois  des  mesures
               d’urgence et  l’esquisse d’un programme de transition écologique,  pourrait
               jouer le rôle de passerelle avec le récit de l’écologie populaire.





               Le capital contre la vie :  de l’écologie de la survie à l’écologie

               du Vivant et du bien Vivre


               Le  Grand  Confinement  a  reposé  différemment  la  question  des  deux
               écologies,  l’écologie  de  rupture  et  l’écologie  d’accompagnement  du

               capitalisme vert. Il a montré que les inégalités environnementales existent
               et que tous les humains ne sont pas égaux devant les risques écologiques.
               Toutes et tous n’ont pas le droit à l’eau, à l’air, à la terre de la même façon.

               Toutes et tous ne sont pas frappés de la même manière par une pandémie.

               Longtemps, l’écologie d’abondance des habitants des centres villes des pays

               du  Nord  l’a  emporté  sur  l’écologie  de  survie  des  pays  du  Sud  et  des

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