Page 52 - LNVF
P. 52
permettrait de créer en France 300 000 emplois selon certaines études.
Cela nécessitera des pratiques agro écologiques qui protègent
l’environnement et les agriculteurs qui cultivent nos aliments.
Enfin la souveraineté alimentaire réorganise la question de la souveraineté.
Ce n’est plus la nation qui en est le vecteur mais la paysannerie et le droit à
l’alimentation des populations.
Le rôle du Care et de l’éco féminisme
Autour des hôpitaux, la solidarité ne s’est pas concrétisée qu’à vingt heures
avec les applaudissements de « nos héros ». Partout des groupes d’entraide
sont venus soutenir les soignant-e-s. L’invisibilité du travail des femmes est
apparue au grand jour avec la crise sanitaire. Ce sont principalement les
femmes qui prennent en charge le travail d’utilité sociale. Pas seulement le
travail des infirmières, des aides-soignantes, dans les hôpitaux et les
EHPAD, mais aussi les caissières, les travailleuses du nettoyage, les
institutrices, les employées des services à la personne, les assistantes
maternels, accompagnantes d’enfants en situation de handicaps, les
animatrices périscolaires, les auxiliaires de vie sociale… autant de métiers,
soit près de 1,5 millions de personnes, pour lesquels bâtir un statut digne et
accorder des revenus suffisants est devenu un objectif politique.
Mais, c’est aussi et peut être surtout le travail invisible de la reproduction
sociale dans le cadre familial qui a été rendu visible dans cette crise où,
soumises au télétravail, les femmes plus souvent que les hommes devaient
s’occuper des enfants, des maris, du ménage. Plus profondément ce qui a
émergé c’est une culture du « care », du souci, du soin de l’autre, de la
nature, en lien avec l’expression de la troisième vague du féminisme, l’éco-
féminisme.
Cette culture n’est pas née à l’occasion de cette crise. Ces dernières années,
nous avons vécu une résurgence des luttes des dans les hôpitaux, les
crèches les écoles, les entreprises de nettoyage. En Allemagne, il y a eu une
très longue lutte des éducatrices et éducateurs en 2015. Ce qui est en jeu, ce
ne n’est pas uniquement la nécessaire revalorisation des salaires mais la
52