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Déchaînements capitalistes,

enchaînements des

insécurités

Par PHILIPPE BOURSIER

Si la vitesse de propagation de la pandémie du Coronavirus à l’échelle

planétaire est absolument inédite, les processus qui ont conduit à ce choc
sanitaire majeur n’ont rien de nouveau. Issue de processus longs de
transformation du capitalisme, la crise actuelle est multidimensionnelle et

précipite des dynamiques qui étaient à l’œuvre avant le déclenchement de
la pandémie, notamment sur le plan économique. La force particulière de
cet événement structurant à l’échelle planétaire provient précisément du

fait qu’il synchronise des dynamiques anciennes de crise sanitaire,
écologique, économique et financière.

L’issue de cette séquence de synchronisation de crises du capitalisme ne
peut être qu’incertaine . Le mode de régulation néolibéral tel qu’il s’est
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imposé à partir des années 1980, entremêlant transformations
managériales, mondialisation de la production et financiarisation de
l’économie, a peut-être atteint des limites qui entravent la reproduction du

système capitaliste. Mais, dans ce moment-clé où s’exacerbent des risques
et des insécurités multiples annonciateurs de l’accélération des
catastrophes socio-écologiques à l’échelle planétaire, il ne faut pas sous-

estimer la capacité du capitalisme contemporain à instrumentaliser les
dangers et les peurs que sa propre dynamique engendre. L’optimisme de la

volonté incite à se réjouir de l’espace politique qui s’ouvre pour construire

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Comme le rappelle Michel Husson, la logique de cette crise déclenchée par une pandémie étant absolument
inédite, les prévisions notamment économiques s’avèrent particulièrement incertaines, voire impossibles.
https://www.contretemps.eu/economie-mondiale-chaos-husson/?sfns=mo

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