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une alternative globale à un système capitaliste emporté par ses logiques
               mortifères. Mais le pessimisme de la raison nous rappelle aussi que cette

               sortie  de  crise  par  le  haut  n’a  rien  de  certaine  quand  la  propagation
               planétaire des risques s’accompagne aussi de leur instrumentalisation par

               les  classes  dominantes  et  de  leur  intériorisation  par  les  classes
               dominées car les peurs incorporées défont les contestations et produisent
               du consentement extorqué.


               Les grands bouleversements en cours invitent les peuples à s’éloigner du
               capitalisme. Ils peuvent aussi inciter le capitalisme à composer un nouveau

               mode de régulation permettant à un système dont on connaît la plasticité,
               de  s’adapter  pour  mieux  perdurer.  Dans  le  clair-obscur  de  cette  période
               insecure, les dominants se mobilisent afin que leur vieux monde ne meure

               pas  et  pour  qu’une  société  émancipée ne  puisse  apparaître.    Aussi  faut-il
               s’efforcer de mesurer en quoi les insécurités que la « crise » engendre nous

               oblige  à  penser  des  stratégies  inédites  et  sécurisantes  d’éloignement  du
               capitalisme  avant  que  dans  ce  clair-obscur  ne  surgissent  de  nouveaux
               monstres.



               Le  confinement  de  masse  comme  expérience  disciplinaire

               d’incorporation des risques du capitalisme


               Courant  avril  2020,  plus  de  la  moitié  de  la  population  mondiale  était

               confinée. En France, les effets politiques de  l’expérience de deux mois de
               confinement de masse sont aujourd’hui encore difficiles à évaluer. On sait
               cependant que durant ces journées particulières enveloppées par un climat
               anxiogène, les classes populaires et moyennes ont été souvent exposées à

               de multiples formes d’isolement et de précarisation qui, dans un contexte
               de  neutralisation  provisoire  des  contre-pouvoirs,  ont  accru  leurs

               vulnérabilités  et  fragilisé  les  sécurités  nécessaires  au  déploiement  de
               l’action collective.



                Des  déstabilisations  individuelles  vécues  comme  toujours  plus
                   menaçantes à mesure qu’on descend dans l’échelle sociale


               Durant  le  confinement,  le  sentiment  diffus  et  omniprésent  de  risque

               sanitaire  lié  à  l’épidémie  a  été  exacerbé  par  d’autres  formes  de



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