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l’accès aux allocations proposées par l'Etat n’est pas alors possible. Pour
tous ceux et toutes celles qui sont à la rue, le confinement et la quasi-
disparition de la monnaie métallique comme instrument d’échange,
tarissent les quelques revenus issus de la mendicité et propagent
l’insécurité sociale et sanitaire mais aussi la faim.
Le semi-enfermement dans l’espace domestique intensifie également
l’exploitation du travail d’une partie de la population et notamment des
femmes des classes populaires et des classes moyennes exposées
simultanément à une triple journée de travail faite de surcharge de travail
domestique, de prise en charge de l’accompagnement scolaire à la maison et
de télétravail ou de poursuite de l’activité professionnelle sur le lieu de
travail habituel. La fermeture des établissements scolaires et des services
de garde réactive la division genrée de la prise en charge familiale des
enfants et des adolescents. Les enquêtes montrent qu’en temps ordinaire le
télétravail accroit sensiblement la charge matérielle, mentale et
émotionnelle des femmes dans l’espace domestique. Avec le confinement,
les tâches quotidiennes à assumer au foyer et à planifier, à l’instar des repas
familiaux beaucoup plus nombreux, sont considérablement alourdies, ce
surtravail incombant principalement aux femmes.
Parallèlement dans l’espace professionnel, les métiers très féminisés
tournés vers le soin aux autres - les métiers du « care » - sont les plus
exposés au risque de contamination : infirmières, auxiliaires de vie, métiers
de service, caissières, agentes d’entretien, métiers de l’éducation. Dès lors,
l’enchevêtrement des tâches à accomplir et des risques à assumer, conduit
nombre de femmes au bord de l’épuisement physique et psychique. Alors
qu’Emmanuel Macron, dans une mise en scène martiale, réunit à l’Elysée un
Conseil scientifique du Covid-19 composé quasi-exclusivement d’hommes,
l’expertise masculine mène l’offensive tambours battants sur les plateaux
de télévision, indifférente le plus souvent au surinvestissement contraint
des femmes. La non reconnaissance du surtravail et de la surexposition aux
risques dans l’espace privé, est ainsi redoublée par l’invisibilisation et la
précarisation symbolique des « premières de corvée » dans l’espace public.
Ces précarités cumulées se conjuguent à l’expérience de l’atomisation des
personnes que le confinement détache des liens sociaux tissés autour de
l’exercice du métier et des activités sociales non professionnelles –
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