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mettant en avant un local sans les murs, c’est-dire sans xénophobie, ouvert
au monde, mariant local et métissage. Cette écologie de l’Entraide est
l’héritière du zadisme et des Ronds-points. Elle se défie des alliances
d’appareils et prône comme stratégie, la construction d’une autonomie
passant par l’émancipation collective.
Les paysans et la souveraineté alimentaire
Dès le début de la crise, et à l’échelon internationale, le combat pour le droit
à l’alimentation a pris une ampleur nouvelle dans les quartiers populaires.
Des circuits courts se sont organisés à la fois pour aider les petits paysans
victimes de la crise mais aussi pour aider les gens à ne pas mourir de faim.
Ce constat s’est posé partout sur la planète et n’est pas seulement un
combat pour la survie des plus pauvres. Comme le dit le 17 avril, Via
Campesina qui réunit 182 organisations et 200 millions de paysans : « Les
marchés paysans ont été fermés soudainement, peu ont réouvert. Bien que
les paysan·ne·s produisent la plus grande partie de l’alimentation
consommée mondialement, les marchés paysans ont été fermés pendant le
confinement sous le prétexte d’arrêter la propagation du coronavirus, alors
que les grandes surfaces et les supermarchés sont autorisés à ouvrir.
De nombreux paysan·ne·s ont moins de points de vente. Des tonnes de
produits frais pourrissent dans les champs, certains sont confisqués et
détruits par les autorités dans le but de dissuader tout mouvement de la
population. (…) Les supermarchés et les grands agriculteurs industriels ont
bénéficié de manière disproportionnée des programmes de soutien des
gouvernements.
Tel est le cas dans la plupart des pays en Afrique, en Europe, en Asie et aux
Amériques. Le Canada et les États Unis ont mis en place des mesures qui
évitent la fermeture des grandes fermes et assure la livraison des produits.
La Confédération Paysanne membre de Via Campesina dans une lettre
ouverte en date du 20 mars, indique :
« Si on continue à piller les ressources naturelles, à considérer la terre, le
vivant et la main d’œuvre comme des marchandises comme les autres, à
produire l’alimentation comme une denrée industrielle standardisée et
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