Page 50 - LNVF
P. 50

mettant en avant un local sans les murs, c’est-dire sans xénophobie, ouvert
               au  monde,  mariant  local  et  métissage.  Cette  écologie  de  l’Entraide  est

               l’héritière  du  zadisme  et  des  Ronds-points.  Elle  se  défie  des  alliances
               d’appareils  et  prône  comme  stratégie,  la  construction  d’une  autonomie

               passant par l’émancipation collective.




               Les paysans et la souveraineté alimentaire



               Dès le début de la crise, et à l’échelon internationale, le combat pour le droit
               à l’alimentation a pris une ampleur nouvelle dans les quartiers populaires.
               Des circuits courts se sont organisés à la fois pour aider les petits paysans

               victimes de la crise mais aussi pour aider les gens à ne pas mourir de faim.
               Ce  constat  s’est  posé  partout  sur  la  planète  et  n’est  pas  seulement  un
               combat  pour  la  survie  des  plus  pauvres.    Comme  le  dit  le  17  avril,  Via

               Campesina qui réunit 182 organisations et 200 millions de paysans : « Les
               marchés paysans ont été fermés soudainement, peu ont réouvert. Bien que

               les  paysan·ne·s  produisent  la  plus  grande  partie  de  l’alimentation
               consommée mondialement, les marchés paysans ont été fermés pendant le
               confinement sous le prétexte d’arrêter la propagation du coronavirus, alors
               que les grandes surfaces et les supermarchés sont autorisés à ouvrir.


               De  nombreux  paysan·ne·s  ont  moins  de  points  de  vente.  Des  tonnes  de

               produits  frais  pourrissent  dans  les  champs,  certains  sont  confisqués  et
               détruits par les autorités dans le but de dissuader tout mouvement de la
               population. (…)  Les supermarchés et les grands agriculteurs industriels ont

               bénéficié  de  manière  disproportionnée  des  programmes  de  soutien  des
               gouvernements.


               Tel est le cas dans la plupart des pays en Afrique, en Europe, en Asie et aux
               Amériques. Le Canada et les États Unis ont mis en place des mesures qui
               évitent la fermeture des grandes fermes et assure la livraison des produits.

               La  Confédération  Paysanne  membre  de  Via  Campesina  dans  une  lettre
               ouverte en date du 20 mars, indique :

               « Si  on  continue  à  piller  les  ressources  naturelles,  à  considérer  la  terre,  le
               vivant  et  la  main  d’œuvre  comme  des  marchandises  comme  les  autres,  à
               produire  l’alimentation  comme  une  denrée  industrielle  standardisée  et


                                                           50
   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55