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échangeable à travers la planète, comment ferons-nous face à l’effondrement
               de  la  biodiversité,  aux  conséquences  sanitaires  et  agronomiques  du

               changement  climatique ?  Si  on  continue  à  breveter  le  vivant  et  déléguer  la
               production  de  semences  à  des  firmes  multinationales,  qu’en  sera-t-il  en

               période  de  crise  si  nous  n’avons  pas  la  main  sur  la  base  de  toute  notre
               alimentation ? Si on continue à construire des filières internationalisées dont
               le  moindre  choc  économique,  sanitaire,  climatique  engendre  une  volatilité

               catastrophique  des  marchés,  comment  garantir  des  prix  justes,  stables  et
               sécurisés pour fautive de la mort lente de 30 % des terres arables par l’usage
               d’intrants trop violents ; nous paysans qui vous nourrissons ici et ailleurs ?


               Si  on  continue  à  prôner  l’agrandissement  et  l’industrialisation  de  nos
               structures agricoles et donc à favoriser la disparition de nos emplois paysans

               et la dépendance au secteur de l’agrobusiness, comment ferons-nous alors que
               nous avons besoin de paysan.ne.s nombreux.euses pour faire face aux enjeux

               de  climat,  de  biodiversité  ou  de  crise  sanitaire   qui  sont  et  seront  devant
               nous ? Si on continue à spécialiser les territoires, à segmenter les filières, à
               faire parcourir aux biens agricoles et agroalimentaires le tour de la planète,

               comment  ferons-nous  quand  nous  nous  rendrons  compte  que  la  France  ne
               produit  plus  que  la  moitié  des  fruits  et  légumes  consommés  par  sa
               population ? ».


               Le  mouvement  pour  une  souveraineté  alimentaire  nous  dit  que  pour
               réduire  l’apparition  de  nouveaux  foyers  de  virus,  le  système  agricole

               dominant  et  son  industrialisation  par  les  Etats  et  l’agro  business  doit
               changer       radicalement        car     il    engendre        des     méfaits       bien

               connus : l’accaparement  des  terres  appauvrit  les  sols,  dégrade  30 %  des
               terres arables par l’usage d’intrants trop violents, favorise l’exode rural et
               l’émigration contrainte. L’agro business  est responsable de  30 % des gaz à

               effet de serre, cause de la disparition de 70 % de la biodiversité en Europe.

               La production et la consommation alimentaire sont à l’origine, de l’obésité

               pour  35 %  des  enfants  et  d’un  adulte  sur  deux,  de  la  multiplication  des
               maladies cardio-vasculaires, des diabètes, de nombre de dépressions et de
               cancers…  Sortir  du  modèle  agricole  actuel  pour  favoriser  une  agriculture

               paysanne  en  stoppant  l’implantation  de  fermes-usines,  en  instaurant  des
               prix rémunérateurs et des circuits courts, en favorisant la vente directe, en

               plafonnant  les  marges  des  intermédiaires  et  des  grandes  surfaces…


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