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Le Covid-19 est a minima un avertissement. Dans les deux cas, la logique
d’accumulation pour le maximum de profit à court terme rend le système
capitaliste incapable d’empêcher une catastrophe annoncée. Dans les deux
cas, les gouvernements oscillent entre le déni et l’inadéquation de
politiques conçues prioritairement en fonction du profit, pas des besoins
des populations. Le danger climatique est infiniment plus global et plus
grave. Mais dans les deux cas, le capitalisme par son court termisme est un
capitalisme du désastre qui met en danger la communauté humaine. La
méthode pour le combattre, le confinement, a en elle-même, illustré ce que
disent les écologistes sur la fragilité de nos sociétés, les risques
d’effondrement, les limites du modèle croissanciste.
Les discours sur le « jour d’après » ont donc fait florès appelant à ne pas
redémarrer sur les bases d’une croissance productiviste. Comment orienter
vers un mode de production et de consommation fondé sur les besoins et
non sur le profit ? Comment réfléchir à de nouveaux indicateurs de richesse
basés sur autre chose que le PIB ? Comment dans une société de post-
croissance organise-t-on la décroissance choisie et non subie ? Mais si en
général, ces appels et tribunes font de bons diagnostics et posent de bonnes
questions, celles et ceux qui se réclament de l’écologie politique n’ont pas
les mêmes réponses. Les écologistes - mais c’était vrai historiquement pour
le courant républicain puis pour le courant socialiste ou communiste - font
partis d’un écosystème politique complexe et divers. On y trouve des
écologies, de droite, de gauche, d’accompagnement du capitalisme, des
écologies autoritaires et des éco-fascismes, des écologies dites profondes ou
de conservation, des écologies de rupture et de transformation, elles-
mêmes segmentées. Les écologies politiques ont donc eu des réponses
différentes durant la crise, traçant des avenirs possibles mais distincts
sinon opposés. D’un point de vue stratégique, le Grand Confinement aura
donc aussi été une répétition générale pour les écologies politiques.
On peut ainsi distinguer :
La réponse incantatoire de l’écologie mainstream et hors sol,
d’accompagnement du capitalisme vert qui en exposant des principes
généraux et généreux veut réconcilier l’inconciliable. L’anaphore de
Nicolas Hulot sur le thème « Le temps est venu de … » en est la caricature
mais beaucoup d’appels de personnalités, d’artistes, voire de politiques
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