Page 27 - Bulletin, Vol.81 No.1, May 2022
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OÙ EN EST-ON AVEC LE PALUDISME ?


                                                                                 Par Dr David COHEN


               Le  paludisme –  ou  malaria  –qui  se  manifeste  typiquement  par  fièvre,  maux  de  tête,
               douleurs musculaires, frissons, fièvre et sueurs, tue un enfant toutes les deux minutes
               dans  le  monde,  selon  l'OMS.  93  à  94  %  d’entre  eux  se  trouvent  sur  le  continent
               africain et ont majoritairement moins de 5 ans.

               En 2020, le paludisme a tué 627 000 personnes (chiffes de l'Organisation Mondiale de
               la Santé), en augmentation par rapport à 2019, à cause de la pandémie de Covid-19 ;
               au début du siècle le chiffre atteignait 839 000 (année 2000).
               Le paludisme est dû à un parasite, le plasmodium (il en existe 5 espèces dont les plus
               graves sont P. Falciparum et P. vivax), transmis par un moustique infecté, l’anophèle
               femelle.


               Malgré les progrès, il reste d’importants défis à relever. À l’échelle mondiale, plus de 3
               milliards de personnes – près de la moitié de la population mondiale – sont exposées
               au risque de contracter le paludisme.

               La  journée  mondiale  contre  le  paludisme  a  lieu  chaque  année  le  25  avril. Elle  est  là
               pour rappeler le nombre de gens n'ayant pas accès aux soins appropriés. Seul 1 enfant
               sur 5 en Afrique a reçu des soins pour lutter contre la maladie.
               Concernant  la  prévention,  l'OMS  recommande  d'utiliser  des  moustiquaires  traitées  à
               l'insecticide longue-durée et de pulvériser l'intérieur des habitations.

               Traitement du paludisme :

               De nombreux traitements préventifs et curatifs ont été utilisés contre le paludisme avec
               des  succès  variables,  le  plasmodium  devenant  de  plus  en  plus  résistant,  le  meilleur
               semblant être actuellement les dérivés de l’artémisinine.

               Un premier vaccin contre le parasite
               L'OMS  a  annoncé  en  octobre  2021  le  déploiement  massif  du  premier  vaccin
               antipaludique chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne  et dans des zones à
               risque, saluant un "fait historique". Ce vaccin ne permettra pas à lui seul d'éradiquer la
               maladie, mais il vient s’ajouter à l'arsenal antipaludique.

               Longtemps,  la  perspective  d'un  vaccin  contre  le  paludisme  semblait  inaccessible.  Au
               total,  plus  de  100  candidats-vaccins  ont  déjà  été  testés  chez  l’homme  contre
               Plasmodium falciparum,  le  parasite  le  plus  nocif  responsable  de  la  maladie.  Sans
               résultats probants jusqu'ici.
               Il s'agit en effet d’un vaccin contre un parasite, organisme complexe, avec plus de 5
               000  gènes  à  prendre  en  compte,  contre  des  dizaines  pour  un  virus.  C'est  donc  plus
               compliqué de trouver les bonnes cibles pour développer un vaccin efficace.

               Le  vaccin  mis  au  point  est le  Mosquirix,  ou  RTS,S,  développé  par  GlaxoSmithKline
               (GSK). Les scientifiques travaillent dessus depuis 1987, soit plus de 30 ans.


               AAFI-AFICS BULLETIN, Vol. 81 No.1, 2022-05                                                25
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