Page 22 - Bulletin, Vol.81 No.1, May 2022
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Il ne fut pas évident de se lancer ainsi sans moyens, sur une idée souvent jugée un peu
            folle… Prélèvements de sueur (liquide biologique non contaminant) axillaire (pour éviter
            les  contaminations  passives),  sur  compresses  chirurgicales  (pour  éviter  les  coûts).
            Travail  des  chiens  sur  cônes  de  détection  olfactive  (toujours  pour  éviter  tout  contact
            chien/prélèvement) …

            Durant  toutes  les  études,  les  chiens  de  sapeurs-pompiers  furent  leurs  partenaires.
            Provenant des SDIS de Seine-et-Marne, de Corse du Sud puis et surtout des Yvelines
            et de l’Oise. Depuis quelques mois et grâce à la volonté du laboratoire CEVA, un autre
                                      site  de  travail  a  vu  le  jour  à  Libourne  dans  une  collaboration
                                      avec  le  CHU  de  Bordeaux,  le  SDIS  de  Gironde  et  la
                                      Gendarmerie Nationale de Dordogne.


                                       Exergue : Le chien, un vrai auxiliaire de la santé humaine !

                                      Dès  le  début  les  choses  se  sont  mises  en  place  dans  une
            Deux   chiens   de   l’unité
            canine  de  l’ONUG,  ont  été  collaboration  quotidienne  avec  le  Liban,  puis  les  Emirats
            formés à la détection COVID  Arabes Unis, et ce sont aujourd’hui 35 pays qui appliquent le
                                      programme  NOSAÏS-COVID-19,  tandis  qu’une  quinzaine
            d’autres travaillent sur l’urine, salive ou air expiré.

            Cette action représente de surcroit, un bel exemple de « One Health, One Medicine »,
            associant vétérinaires, médecins et cynotechniciens dans un même travail au profit de
            la santé humaine. Force est de reconnaître que si ce concept est appliqué et apprécié
            par les médecins de terrain, il est loin d’être partagé par les décideurs de notre haute
            administration !

            C’est  ainsi  que  dans  moultes  discussions,  deux  paradigmes  puissants  nous  sont
            apparus  comme  quasi  impossibles  à  modifier :  des  vétérinaires  cherchant  à  œuvrer
            dans une pandémie humaine, non mais vous plaisantez ? Des chiens aussi efficaces
            que des machines oh combien sophistiquées, quelle foutaise !

            Cependant  la  preuve  est  établie  et  conforte  les  positions  prises  par  nos  académies
            vétérinaires  et  de  médecine  fin  2020,  et  plus  récemment  par  l’OMS :  ça  marche,  et
            même plutôt très bien !

            Les publications de preuves de concepts, de données de sensibilité et de spécificité du
            « test  olfactif  canin »,  de  résultats  de  déploiements  en  test  de  masse  sur  le  terrain
            (aéroports,  frontières,  clusters,  maisons  de  retraite…)  affluent  de  nombreux  pays
            (France,  Australie,  Liban,  Emirats,  Brésil,  Chili,  Finlande,  Allemagne,  USA,  Grande-
            Bretagne) et impliquent toutes les universités vétérinaires.


            Plusieurs pays ont sollicité l’expertise de « Nosaïs » afin de développer un protocole
            similaire dans une finalité opérationnelle de dépistage de masse : l’Argentine et le Chili,
            qui  envisagent  un  déploiement  dans  des  aéroports,  le  Brésil,  l’Australie  ou  encore
            prochainement la Belgique. Les Émirats arabes unis, grâce à d’importants moyens mis
            en œuvre, déploient actuellement les 20 équipes déjà formées au sein de l’aéroport de




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