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34 introduction
identité comptable, c’est-à-dire une équation qui est toujours vraie du seul fait de la
manière dont ses variables sont définies. On l’appelle l’identité comptable du produit
national.
La consommation est constituée de tous les biens et services achetés par les
ménages. On y recense trois sous-catégories : des biens non durables, des biens durables
et des services. Les biens non durables ont une durée de vie relativement brève : c’est le
cas notamment de la nourriture et des vêtements. Les biens durables perdurent plus long-
temps, tels les voitures et les appareils de télévision. Les services désignent quant à eux
des prestations directement effectuées au bénéfice de consommateurs par des individus
ou des entreprises, comme c’est le cas d’une coupe de cheveux ou d’une visite médicale.
L’investissement consiste à acheter des biens destinés à une utilisation future.
On y recense également trois sous-catégories : l’investissement fixe des entreprises, l’in-
vestissement fixe résidentiel des ménages et l’investissement en stocks des entreprises.
information
Qu’est-ce qu’un investissement ?
Le terme « investissement », comme d’autres termes utilisés par les macroéconomistes, suscite
quelquefois un peu de confusion dans l’esprit des étudiants en macroéconomie. L’origine en
est que ce qui paraît être un investissement du point de vue d’une personne donnée n’est pas
nécessairement un investissement quand l’on considère l’ensemble de l’économie. La règle
générale est que les achats qui réallouent des actifs existants entre acteurs différents ne constituent
pas un investissement pour l’économie. Au sens des macroéconomistes, l’investissement doit
créer un capital nouveau. Prenons comme exemple les deux événements suivants :
• Smith achète pour son propre usage une vieille maison victorienne.
• Jones construit pour son propre usage une maison contemporaine flambant neuve.
Comment calculer l’investissement total dans un tel cas ? Deux maisons, une seule
maison ou pas de maison du tout ?
Face à ces deux transactions, le macroéconomiste ne retient comme investissement que la
maison construite par Jones. En effet, la transaction effectuée par Smith ne crée aucun nouveau
logement au niveau de l’ensemble de l’économie : elle ne fait que réallouer une capacité de
logement existante. L’achat effectué par Smith est donc un investissement à ses propres yeux,
mais celui-ci est compensé par un désinvestissement pour la personne qui lui a vendu la maison.
Au contraire, Jones ajoute une nouvelle capacité de logement dans l’ensemble de l’économie :
c’est pourquoi sa nouvelle maison est recensée au titre de l’investissement.
De même, considérons les deux événements suivants :
• Gates achète à Buffett 5 millions $ d’actions IBM à la bourse de New York.
• General Motors vend au grand public 10 millions $ de ses actions et en utilise la
contrepartie pour construire une nouvelle usine automobile.
Dans les deux cas, on a un investissement de 10 millions $. Dans le cadre de la première
transaction, Gates investit en actions IBM et Buffett en désinvestit : il n’y a aucun investissement
net pour l’économie dans son ensemble. Dans le cas de General Motors, au contraire, la société
utilise une partie de la production de biens et services de l’économie pour accroître son stock de
capital physique : on recense donc comme investissement sa nouvelle usine automobile.