Page 35 - Livre Blanc Paralysie Cerebrale 2021
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tivité professionnelle ou même selon le statut matri-  LES SOLUTIONS PROPOSÉES   SUJET 5
 monial, le montant de la retraite lorsque le handicap   POUR ÉLABORER LA STRATÉGIE
 ou la fatigue interdisent un travail à plein-temps.  Des innovations scientifiques,
 NATIONALE
 1. Une souplesse plus grande dans l’organi-
   J’ai 29 ans, une marche instable,    des pratiques évaluées, le progrès
 une élocution difficile et je suis   sation en repensant les cahiers des charges
 hôtesse de caisse à 60% ; du fait    respectifs de l’ARS, de la MDPH, du centre de
 de ma fatigabilité le plein temps    référence et d’un intervenant pivot de proxi-  pour tous.
 m’est impossible. Quand je vais bien    mité. Chacun de ces divers intervenants doit avoir
 je donne aussi quelques formations.    son rôle spécifique, organisé localement en réseau,
 Je sais que je serai obligée de prendre   en lien avec les associations de patients et de
 ma retraite plus jeune que les autres.   parents. La priorité dans cette organisation doit   LE CONSTAT  •  la diffusion des connaissances et la formation
 Quelle sera son montant ?  aller aux territoires éloignés des grands centres   des professionnels à de nouvelles méthodes
 urbains et à la détection des ruptures de soins    Les participants de chacun des quatre groupes de   •  l’accès de tous aux progrès (en particulier
 en particulier chez le jeune et chez l’adulte.   travail ont souligné combien il est indispensable   les adultes, « le focus est actuellement sur les
 Les aides non financières sont quasi absentes :   d’augmenter les connaissances sur la paralysie
 temps de repos pour les parents, facilitation     2. Les sources d’informations. L’information   cérébrale, « de faire de la recherche » et cela dans   enfants »)
 des déplacements, accès aux activités physiques   doit être suffisamment large tant sur les méthodes   différents domaines.
 et sportives, aux activités culturelles.  de réadaptation, y compris celles dites alterna-  Il faut : « faire bénéficier le plus grand nombre
 tives, que sur les accès à la réadaptation. Elle doit   Si les discussions en ateliers ont surtout concerné   de la recherche et des pratiques innovantes » ;
 L’inégalité sociale et territoriale dans la pré-  cependant être éclairée en fonction du degré de   les méthodes et techniques de réadaptation,   « réduire l’écart de la recherche à la pratique » ;
 vention et le diagnostic de la paralysie céré-  fiabilité scientifique des méthodes. Cette informa-  d’autres champs de recherche ont été pointés :   « des recherches pointues et très prometteuses sont
 brale. Cette inégalité est surtout marquée dans la   tion peut être majoritairement fournie sous forme   l’amélioration des soins pour prévenir la préma-  effectuées mais sur le terrain la réalité est autre » ;
 prévention de la prématurité, cause de 40 à 60%   électronique (sites dédiés) mais il est indispensable     turité et les autres causes de paralysie cérébrale,     « il y a un hiatus entre ce qui est présenté dans les
 des paralysies cérébrales. L’influence de la préca-  de garder des moments d’informations orales tant   les progrès dans les appareillages et les techno-  congrès et la réalité du terrain dans lequel vivent
 rité, facteur augmentant le risque de prématurité,   à la MDPH qu’au centre de référence.   logies de substitution, l’utilisation des nouvelles   les parents ».
 doit être combattue. Cela concerne la qualité du   connaissances en neuropsychologie pour des
 suivi de la grossesse mais aussi les autres facteurs   3. L’accès aux soins doit être rendu plus souple   progrès pédagogiques dans la situation complexe     Parallèlement à cette demande de progrès scien-
 de risque accessibles à la prévention (usage du   en fonction des progrès des méthodes de réa-  de la paralysie cérébrale …  tifique, de validation de l’efficacité de méthodes
 tabac, éclosion de l’obésité, suivi de la qualité de   daptation : par exemple des stages de plusieurs   de rééducation, les participants ont considéré
 l’alimentation, prévention des risques environne-  jours entre des périodes de « repos » permettent   Cette nécessité de travaux de recherche s’accom-  prioritaire l’individualisation des parcours, par-
 mentaux et au travail, longueur des déplacements).    des accès aux meilleurs soins de réadaptation plus   pagne d’exigences exprimées lors des ateliers :   fois exprimée comme une demande de traite-
 Cette inégalité est vraie aussi pour le diagnostic     faciles à organiser que des « séances » de 20 minutes   •  le partenariat entre la personne avec paralysie   ment « sur-mesure ». Cela peut sembler contraire
 et le premier accueil des enfants nés à terme mais     réparties au cours de la semaine. Pour certaines   cérébrale (ou ses parents) et les chercheurs  à l’utilisation rigoureuse de techniques validées
 à risque de paralysie cérébrale qui sont moins sui-  spécialités rares (ergothérapie par exemple) des   et cette apparente contradiction doit être analysée.
 vis que les anciens prématurés.  consultations à distance peuvent être envisagées.  •  la translation rapide des résultats positifs
                de la recherche à leur application dans la vie   Ces aspirations ne sont pas propres à la paralysie
                quotidienne                                    cérébrale. Elles se retrouvent en particulier dans



 30 LE LIVRE BLANC DE LA PARALYSIE CÉRÉBRALE                                           PARTIE 1 - SYNTHÈSE   31
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