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ASCENSEUR SURPRISE

             J’attends depuis une demi-heure et j’ai une brûlure qui revient
             par intermittence de mon… estomac. Et rien à manger ou à
             boire. C’est de ma faute.

             Je   suis   assis   dans   un   large   fauteuil   au   tissu   imprimé
             d’arabesques,   journal   déplié   pour   mon   pseudo-confort
             d’attente, dans un hôtel de luxe.

             J’attends   mon   nouvel   employeur.   Et   de   cette   attente,   c’est
             triste, je n’ai d’autres pensées que ma femme dans les bras
             d’un autre homme et qui sûrement lui joue du violon à l’archet
             tendre sur ses cordes sensibles de femme à aimer pendant
             leurs gammes (leurs ébats pour les puristes).

             J’attends, la rage, la peur, l’angoisse, le cœur méditerranéen,
             le scalpel, dans un étui, emprunté lors de ma ronde du sous-sol
             de l’hôpital, côté salle d’autopsie. Je suis agent de sécurité,
             intérimaire et garde du corps par contrat car je suis aussi auto-
             entrepreneur.

             J’ai déjà les stigmates d’un mariage raté au divorce houleux
             après que mon ex m’ait frappé avec ma cravache de mes cours
             équestres, là sur la joue gauche. Un marquage au fer rouge, un
             tatouage…

             Ma   femme   actuelle   (comme   mon   ex)   à   ce   caractère   bien
             trempé. Il est vrai, j’aime les femmes de tempérament.C'est
             mon défaut, j’en paie le prix pour la deuxième fois. Mais là, il
             n’est pas dit que je courbe l’échine. Je veux rester droit dans
             mes bottes.

             Je ne veux pas être le complice de ma honte, de mon désarroi,
             de mon pénible complexe d’infériorité…

             Mon   portable   émet   un   bip :   nouveau   message.   Mon   nouvel
             employeur me confirme qu’il arrive dans un instant. Et comme
             par une baguette magique, aussitôt, je me sens opérationnel,
             je me lève et me dirige vers l’ascenseur.

             Et   ma   surprise   est   totale   quand   les   portes   de   l’ascenseur
             s’ouvrent :
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