Page 148 - test
P. 148
PROSE INATTENDUE
Prostate et vessie discutent :
— Tu ne pars pas en vacances ? dit la prostate à la vessie
— Que nenni et puis ce n’est pas dans nos habitudes nous les
vessies de s’absenter, ou alors s’est contre notre volonté
comme un coup de tronçonneuse par exemple…
— Dites-moi c’est violent tout de même.
— C’est un cas d’école ou alors c’est vraiment le pas de bol de
« tomber » sur une manique…
— Je comprends… je comprends…
— Et vous ? dit la vessie en comptant les calculs qui viennent
d’arriver.
— Oh, moi, je ne suis pas mis à rude épreuve. On me titille par
le fondement de temps en temps, c’est agréable voire jouissif,
mais ce n’est pas l’Éden, non plus…
— Je pensais qu’un esquimau (la glace) dans le… ça vous
faisait « monter au rideau » ?
— Des racontars…
— Ah ?
— Mais oui… c’est pervers à souhait et pas… souhaité… c’est
un coup à devenir indigo…
— Dingo ?
— Non, non, indigo : bleu-violet
— Effectivement… ça rien à voir…
— Rein à voir ?
— Non, non… rien à voir
— Ah ! En parlant des reins, font pas trop de raffut ?
— Sont pas francs du collier, j’avoue…
— Non ?
— Si, je ne sais pas ce qu’il se trame, mais ça filtre n’importe
quoi en ce moment, et ça me stresse.
— Remarque, je n’ai pas une activité à dénouer les
intraveineuses. Je pense que tout la haut, la haut, ça doit pas
être au beau fixe et l’éjaculation ne doit pas être prévue avant
belle lurette… et pourtant tout est prêt…
— Ça craint quand même…
— Surtout à l’aurore…
— Comment à l’aurore ?
— Ça reste entre nous, hein…pas un mot, pas un souffle, une
allusion à ton entourage, tu ne m’mouftes pas, hein ?
— Dis toujours…
— Je suis certain qu’il ne peut plus…