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VICTOR NOIR… EN BLEU

             Wesh,   je   me   réveille   entre   sous   oreiller   et   étouffement   au
             cauchemar de l’étranglement genre problème cardiaque à la
             grosse sueur qui se marre, je me suis entortillonné dans les
             draps.

             J’ai aujourd’hui le réveil possédé. Je m’assieds sur le rebord du
             lit, les mains sur mon visage buriné des mauvaises images de
             ce mauvais rêve dans cette chambre accueillante qui me révèle
             dans   mon   esprit   embrumé   qu’il   s’est   passé   des   choses
             interdites aux profanes.

             Hier   au   soir,   je   suis   arrivé   à   Azy   au   collet   d’une   fatigue
             imposante et tenace. Je devais absolument m’arrêter (je n’aime
             pas le mot : halte) et me suis installé au seul hostel à trente
             kilomètres à la ronde. J’ai eu un moment où l’hésitation fleurie
             comme un printemps en équateur. On est humide, on a chaud,
             on a le malaise qui nous tient la main et pourtant on franchit le
             seuil…   et   quel   seuil.   La   poignée   de   la   porte   a   fait   un
             couinement saisissant, improbable : brrra. J’ai eu un effet peur
             avec un relâchement intempestif de l’intestin en un prout de
             bienvenue. Je fus irradié de gêne au même moment qu’une
             sirène (pas le signal fort bruyant) fort blonde et sympathique
             m’accueillit.
             — Bonjouir… pardon… bonjour, dit-elle d’un sourire paradis.
             — Bon   jour,   dis-je   tout   autant   dans   le   trouble   de   mon   eau
             d’esprit à la vue féerique présentée et l’inconvenance de mon
             abandon imprévu d’un pet.

             Aux formalités d’usage d’un hôtel, je quittais mon adorable
             hôtesse pour la table déjà servie à mon égard, m’avait-on dit
             avec   le   sourire   enchanteur   d’une   serveuse   aussi
             improbablement belle qu’intelligente, dans la salle à manger
             aux décors d’animaux… empaillés.
             Je crois bien que c’est au repas que les choses sont devenues
             pour moi incontrôlables et que ce mal réveil me fait penser à la
             fée Tsé (inconnue dans nos régions pourtant) qui impose son
             dévolu lors d’un dîner et je soupçonne mon envoûtement par la
             patronne de l’hôtel mais pas que…
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