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PHARE ALORS…
Je vais me prendre une bonne bière genre une Cantillon Soleil
de Minuit. Je suis tranquillement assis dans un fauteuil osier
genre Emmanuelle sur mon balcon du quatrième étage en
cette douce fin de soirée d’été. Je me sens bien, presque
heureux comme un viking qui vient d’arriver à bon port sur
une terre inconnue après une mer de forte densité à la houle
bien prise.
Au loin, je perçois le filet feu tournoyant du Phare. Il me
fascine comme souvent quand je m’installe à cet endroit. Et
précisément aujourd’hui il y a une singularité, un appel dans le
temps comme si un moment de vie c’était inscrit à la verticale
de ce lieu et dont j’en ressens les événements de… braises.
De gorgée en gorgée ce soir ma bière a un goût différent.
Étrange. Et plus étrange encore ce phénomène d’images qui
défilent dans ma tête en même temps que le Phare hypnotise
mon semblant de conscience.
Suis-je à la porte de la folie ? Moi, l’homme de raison,
cartésien pure souche. Vais-je à cet instant déposer ma
plénitude entre balcon et bière ? Devrais-je m’imposer
l’évidence que je suis devant un phénomène… paranormal ?
Devant moi… un fiacre… suspendu dans les airs, là, comme ça
et un… gentilhomme en descend et… vient vers moi… comme
s’il me connaissait… À ce moment précis j’ai le viscéral qui ne
fait qu’un tour et je vomis mon restant du dîner du soir et
bière, un mélange détonnant…
— Eh bien mon jeune ami, vous ne vous sentez pas bien, me dit
le gentilhomme très courtoisement.
— Je ne suis pas vraiment dans mon assiette, voyez-vous.
— Je comprends, je suis passé par là, aussi.
— Vous pouvez me dire ce qui m’arrive.
— Mais vous venez de… mourir !