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LA DIVISION D’UN RESTE
Il me regarde dans les yeux :
— Damned.
Je suis allongé sur un lit de feuilles… d’automne. La forêt est
en vrille, arbres arrachés, soufflés, tordus, arrachés,
défigurés… est-ce mon monde connu ? Le silence est
monastique.
A ma nuitée, j’ai froid. Il est toujours là. Il rôde.
— Damned.
Je me lève. L’astre du jour est rouge vermeil et rayons de sang
couleur de l’irréel. C’est beau, terrifiant à la fois.
J’étais majordome dans une grande maison. Une belle
situation… je crois et puis… le vide… et suis à présent là…
perdu, égaré… j’ai l’impression que mes émotions sont
estompées.
Je marche lentement. Trop lentement. J’ai des morceaux de
branches et verre aux jambes. Je ne ressens aucune douleur.
Suis-je aussi devenu insensible ? Tout cela n’est vraiment pas
normal… et il est présent. Il tournoie autour de moi de plus en
plus près.
— Damned.
— Oh oui oh oui… je lui réponds.
Je m’entends dire des expressions en dehors d’un contexte
précis. Je crois qu’il a vraiment quelque chose qui cloche. Et le
mot cloche me fait penser au village. Le village de… je ne sais
plus. Il faut que je sorte de cette forêt dévastée. Il me faut
retrouver une certaine mémoire.
Je marche, je marche, nuits et jours… enfin ce qui reste du jour
épais, suffocant, excentrique… et de la nuit cauchemar d’un
tout de cris éparses, de gémissements étranges, de
froissements ininterrompus, de frôlements de choses étranges
entre moustiques et oiseaux de mauvais augures…