Page 33 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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apprise par cette fameuse école fondamentale qui a cloîtré
l'Algérien dans un univers marqué par la pensée unique.
C'est l'école du système politique algérien. Un système
monstrueux qui ne pouvait donner naissance qu'à des
monstres.
Comme si l'école algérienne ne suffisait pas à leur
fonnation, ils seront nombreux à être encouragés à
s'aguerrir dans les maquis afghans. Les services de sécu-
rité, qui interceptaient le courrier de ces maquisards d'un
genre nouveau, n'ont rien fait pour mener une quelconque
action préventive à leur retour en Algérie.
Lorsque le capitaine Allili, alors chef de la division
d'évaluation et d'analyse à la DGDS, nouvelle dénomina-
tion de la mythique Sécurité militaire sous le général Bet-
chine, envisage de constituer un fichier de ces
« Afghans »), en vue de les localiser et les identifier «en
cas de. .. », son initiative est purement et simplement reje·
tée sous prétexte que, étant en démocratie, il n'y a pas lieu
de ficher de simples citoyens.
Tout comme sera rejetée l'idée d'infiltrer les premiers
groupes armés par des éléments du Hezbollah libanais et
du Jihad islamique palestinien qui bénéficiaient de bourses
d'études algériennes et de passeports algériens. C'est dire
que toute action préventive était interdite. Plus étonnant
encore, les premières actions terroristes menées contre le
château Holden à Douera, près d'Alger, et le vol de plu-
sieurs quintaux d'explosifs à Texana (Jijel), en 1990, n'ont
fait l' objet d'aucune enquête de la part des services de
sécurité.
En revanche, l'un de ceux qui vei1laient sur la forma~
tion afghane des jeunes Algériens, Mahfoudh Nahn_h, ter-
roriste intégriste non repenti, agent des services dirigés par
le général Tewfik, s'est miraculeusement retrouvé candidat
à la magistrature suprême sous la bénédiction de la mafia