Page 29 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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2. Le fleuve détourné

      L'histoire de notre pays n'est qu'un long et intenni-

nable mensonge qui a fait perdre au peuple tous ses repères

identitaires. Les prénoms originels tels Kahina, Dihya,

Syphax, Juba, etc., sont interdits par l'état-civil. Nulle part
on ne trouve trace de la civilisation amazighe, de la culture
en terrasses, et des tours de Balout, hautes de huit et neuf
étages, construites il y a quinze siècles dans les Aurès.

      Au VIf siècle, alors que les troupes arabo-musul-
manes, parties de la presqu'île arabique, où s'était révélé

le saint Coran au prophète Mohammed, n'avaient mis que
dix ans à conquérir le Moyen·Orient, elles ont dû batailler
soixante-dix longues années pour s'emparer de l'Algérie.

On connaît les noms de deux héros de cette résistance
acharnée à l'envahisseur: Aksel (Koceila), un guerrier

redoutable, dont le nom signifiait « la panthère », et, après

«(lui, Dihya, reine berbère surnommée la Kahina la sor·

cière ») par les Arabes, à cause de son habileté à deviner
et déjouer tous leurs pièges. Mais les historiens officiels

ont censuré leur épopée.
      Quant aux deux grandes dynasties berbères, les

Almoravides, puis les Almohades, qui ont dominé le
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