Page 24 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

       Le commandant Mohammed Tabar était un homme
 d'une grande courtoisie.

       - Tu vois bien que je ne porte pas la tenue. C'est
 un détail. Le commandant Hammouda m'a dit que tu étais
 très politisé. Alors je te propose de faire de la politique.
 Moi je m'occupe du Moyen-Orient. Ce n'est pas un travail
 de flic. Je te propose de faire la même chose.

      Je tentai de résister, mais le commandant Mohammed
 Tabar ne céda pas.

      - C'est vrai que tu es un Chaoui. Une forte tête.
J'aime les hommes conune toi. Ensemble, je suis sûr que
nous ferons une bonne équipe. Réfléchis. On se revoit dans
une semaine.

      Devant son insistance, je finis par me ranger à ses
arguments. Conseiller, chargé du dossier du Moyen-
Orient, chef de bureau à la division de la sécurité exté-
rieure, sous-directeur à la division évaluation et analyse, et
enfin chef de cabinet. Les différents postes occupés m'ont
permis de mesurer l'étendue des dégâts causés par la
« pieuvre» et ses innombrables ramifications.

      Après quatre années passées à la Sécurité militaire, je
ne pouvais plus cautionner un tel système. En 1990, je
quittai mon bureau et formulai ma première demande de
radiation. Il me faudra plus de deux ans et trois autres
tentatives, qui se heurtaient toutes à l'incompréhension de
ma hiérarchie, pour obtenir ma liberté.

      Le 6 décembre 1992, je réalise enfin mon rêve en
voyant sortir le premier numéro de mon quotidien régional,
El Acil, « L'Authentique ». JI paraîtra onze mois durant,
avant d'être confisqué par la mafia constantinoise.

      Mais les Chaouis sont têtus et, en janvier 1994,
malgré toutes les entraves dressées sur son chemin, un
nouveau quotidien, Le Libre, voit le jour, avec l'aide de
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