Page 20 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

barrière entre militaires et civils. Les deux années de ser-
vice national obligatoire pour tous les Algériens, quelle
que soit leur origine sociale, rapprochait l'année du
peuple. Aux Jeux méditerranéens de 1975, apres la disso-
lution de l'équipe nationale de football, constellée de stars,
qui accumulait les échecs, c'est une équipe composée de
joueurs effectuant leur service militaire qui battait la
France en finale!

      Les élèves officiers d'active pouvaient poursuivre
leurs études dans les universités et les grandes écoles algé-
riennes, avec lm présalaire mensuel de neuf cents dinars.

On leur offrait même des bourses d'études à l'étranger. La
seule obligation consistait à remettre chaque année l'attes-

tation de succès aux examens. Après trois ans d'études
supérieures, on obtenait le grade de sous-lieutenant; au-
delà, on était lieutenant. Tous étaient ensuite affectés dans
les différents COlpS de l'armée en fonction de leur spé-
cialité.

      L' Algérie était un vaste chantier. Le discours officiel
appelait toutes les forces vives à s'impliquer pour édifier
un État fort et prospère. Il fallait investir tous les secteurs
de la vic économique et sociale. L'année, l'une de ces
forces, aux côtés des paysans, des ouvriers et des étudiants,

avait un énonne besoin de sang neuf. « Jeunesse montante,
l'avenir réside en vous si vous êtes d'authentiques révolu-
tionnaires », déclarait le president Boumediene à l'adresse

des étudiants volontaires de la révolution agraire, dont le
nombre grossissait d'année en année. Un millier à peine
en 1972, ils étaient dix mille en 1977 à passer un mois de
leurs vacances d'été dans les campagnes.

      Outre l'explication des textes de la charte de la révo-
lution agraire auprès des fellahs, qu'ils devaient
convaincre des bienfaits de cette révolution, les étudiants
découvraient les joies des travaux manuels. Jls apprenaient
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