Page 23 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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le sommaire au chef du service presse du ministère, le
capitaine Redouane. Heureusement pour moi, celui-ci était
un intellectuel qui trouvait autant de plaisir à lire le Coran
qu'à écouter Brassens.
En 1985, lorsque la pression du commandement s'in-
tensifia, je décidai de jeter l'éponge, cessai de mettre les
pieds à la caserne, et repris mes chroniques à El Hadef
sous le pseudonyme de S. Amine.
Entre-temps, j'avais demandé au commandant
Achouri Hammouda, qu'on venait de mettre à la retraite,
de m'aider à obtenir ma radiation de l'année. J'étais
écœuré par le système.
- Tu es encore jeune. Dans l'année, l'avenir t'ap-
partient. Essaie d'aller doucement, et tout finira par rentrer
dans l'ordre.
- Vous, mon commandant, qu'avez-vous gagné?
Vous êtes un ancien moudjahid, un Wliversitaire honnête.
Vous êtes resté dix ans au grade de corrunandant. avant
qu'ils ne vous mettent à la retraite. Nous, les jeunes, qui
prenons exemple sur des hommes comme vous, n'avons
aucun avenir dans l'armée.
Quelques jours plus tard, nous nous retrouvions à Ben
Aknoun, où se trouve une caserne de la Sécurité militaire.
Il me reçut en compagnie du commandant Mohammed
Tabar Abdessalem, que je rencontrais pour la première
fois.
À mon grand étonnement, les deux hommes m'invitè-
rent à quitter le Commissariat politique pour intégrer la
Sécurité militaire. Je leur opposai un refus catégorique.
- Je suis allergique à l'unifonne. Tout ce que je
veux, c'est quitter l'année.