Page 28 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

      Cette fois, la mafia tient le prétexte idéal pour me
faire taire une fois pour toutes. Ecrire dans un journal
étranger, c'est « intelligence avec une puissance étrangè-
re». Devant une accusation aussi grave, aucune voix ne
s'élèvera pour me défendre.

      Jusque-là, le seul journal à avoir manifesté une réelle
solidarité, c'est incontestablement le quotidien El Watan.
li l'a payé par une suspension de quinze jours sans notifi-
cation, pour m'avoir consacré un article en novembre
1994.

     Lorsqu'une relation, en qui j'ai toute confiance,
m'avise de mon arrestation imminente, la promesse de
Tewfik me revient en mémoire. Il ne me reste plus qu'à
prendre le chemin de l'exil en abandonnant tout derrière
moi. Mais sûrement pas le combat contre une pègre qui ne
recule devant rien pour faire taire la contestation. Un
combat que je suis déterminé à poursuivre jusqu'au bout,
et qui sera le but de ma vie.

     Durant mes années de services, je n'ai jamais profité
du moindre privilège, comme le font certains gradés. Je
n'ai même pas bénéficié d'un logement social, comme

beaucoup d'Algériens. AAlger, j'ai acquis un appartement

en payant un pas de porte à un journaliste qui disposait de
deux logements. Il en fut de même pour celui que j'ai
occupé, plus tard, à Oum El Bouaghi. Pourtant les offres
ne m'ont pas manqué. Mais j'ai toujours tenu à préserver
mon intégrité.

      Je n'ai pas été renvoyé de l'armée comme un mal-
propre. Je l'ai quittée de mon plein gré, par conviction, et
après avoir été décoré de la médaille du Mérite militaire.
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