Page 31 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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musulmans ont semé l'islamo-baasisme dans un pays qui
a suffisamment prouvé son attachement à l'islam durant
cent trente-deux ans de domination coloniale.

      On a délibérément entretenu la confusion entre natio-
nalité et religion. Conune si les Algériens devaient obliga-
toirement être arabes pour être musulmans. Pourtant,
personne ne demande aux musulmans indonésiens, pakis-
tanais, africains ou inctiens d'abdiquer leur nationalité pour
cause d'islam.

      Des années plus tard, les Algériens s'entre-tuent parce
que les uns se pennettent de douter de la foi des autres et
se proclament «ambassadeurs» d'Allah sur terre. Leur
rêve: enlever le pantalon à l'Algérien et le couvrir d'un
linceul en fonne de kamiss saoudien. Alors que le Maro-
cain est fier de sa djellaba, costume traditionnel porté par
les officiels lors des cérémonies, et que le Tunisien arbore
sa djebba comme signe identitaire et culturel, l'Algérien a
honte de son burnous.

      Les amnésiques malgré eux ne reconnaissent pas leurs
origines et interdisent aux autres de les rcvenctiquer. Au
lieu de concentrer la lutte contre une mafia qui nous appau-
vrit au fil des jours, nous affame, nous renne tous les hori-
zons et nous exile, nous nous attardons sur de supposées
appartenances idéologiques et identitaires.

      Le drame de l'Algérie a pris naissance dans cette
« bâtardisation » de l'Algérien à qui on a écrit une histoire
faite d'intolérance, de haine et de mépris de son prochain.
Le Chaoui est présenté comme « un arriéré têtu et

dépourvu d'intelligence ». Le Kabyle est « nauséabnnd et
séparatiste, inféodé aux chrétiens ». Le Mozabite est « ra-

din et son islam n'est pas confonne au saint Coran ». Telle

est la culture inculquée à l'Algérien par une école dite

fondamentale et fondamentaliste. Une école fonnatrice
d'incultes et de demeurés.
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