Page 32 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

      L'histoire de la guerre de libération est rapportée dans
les manuels scolaires et les émissions télévisées sous
fonnes d'actions terroristes. « Deux enseignants français
sont tués le 1~ novembre 1954... sabotage de la voie fer-
rée... destruction de pylônes... attentat à la bombe à l'hip-
podrome d'Alger... » Nos « historiens » officiels, croyant
donner des soldats de l'Armée de libération nationale une
image positive. les décrivent comme des assassins sangui-
naires qui égorgeaient et mutilaient les Français et leurs
coUaborateurs. Je me souviens encore du livre d'histoire
de la classe de tenninale, en 1974, où des photos de civils
défigurés et mutilés illustraient les représaiUes du FLN
contre ceux qui n'avaient pas suivi les mots d'ordre de la
révolution.

      Dans aucun manuel, on n'évoque le fond idéologique,
les injustices sociales et les inégalités entre colons et Algé-
riens, qui sont à l'origine de la révolution de novembre
1954, c'est-à-dire les véritables causes de son déclenche-
ment. Et pour cause: ceux qui ont pris les rênes du pouvoir
sont pires que les colons.

      Le général Cheloufi, l'ancien secrétaire général du
ministère de la Défense, en est l'exemple type. Non
content d'hériter de la résidence du colon Borgeaud à Bou-
chaoui, il s'en est fait construire une autre, plus belle et
plus coûteuse, à quelques kilomètres de là. Mais comme il
a conservé la mentalité du colonisé, il va en Allemagne
bénéficier de l'aide sociale et jouer au mendiant auprès du
personnel diplomatique accrédité à Bonn.

     Un certain Benlahrèche, ancien commissaire national
du FLN à M'sila, préférait, lui, louer sa villa sur les hau-
teurs de Constantine à des étrangers plutôt qu'à des Algé-
riens!

      Qu'on ne s'étonne pas, aujourd'hui, de voir des bar-
bares réciter les leçons de l'Histoire teUe qu'eUe leur a été
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