Page 30 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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LA mafia des généraux
Maghreb et une partie de l'Espagne aux XJ" et Jar siècles,
personne n' en a CW"e.
Dans les manuels scolaires, l'histoire de l'Algérie ne
commence quasiment qu'en 1830, avec le débarquement
des troupes françaises à Sidi Fredj, pour se tenniner le
5 juillet 1962, date de « l'indépendance conquise au nom
de la guerre sainte menée contre des Français impies n,
selon la fonnule consacrée.
Hadj Messali, le père du mouvement nationaliste, fon-
dateur du Parti du peuple algérien en 1937, le premier à
avoir réclamé l'indépendance, a longtemps été présenté
comme un «traître» parce qu'en 1954, il s'était opposé
au déclenchement de la gnerre par les dissidents de sa for-
mation, partis créer le FLN.
Djamila Bouhired, héroïne de la gnerre de libération,
notamment durant l'impitoyable bataille d'Alger, cinq fois
condamnée à mort par la France, est une quasi-inconnue,
alors que son nom a été donné à des écoles et des rues
dans de nombreux pays arabes,
Ahmed Ben Bella, Mohammed Boudiaf et Aït
Ahmed, les fondateurs du FLN, ont été longtemps interdits
de cité, leurs partisans arrêtés, torturés et emprisonnés.
Par la faute d'un enseignement dispensé dans une
école conçue par un régime d'incultes, l'Algérien a aujour-
d'hui horreur de ses héros et de ses origines. À défaut
d'être arabe, il préfère se découvrir des origines turques
ou italiennes, plutôt que de dire qu'il est berbère amazighe.
L'école algérienne a voulu faire de lui un Arabe à toute
force, même si sa langue maternelle est un mélange
d'arabe, de berbère et de français.
L'arabisation de l' Algérie, au lendemain de l'indé-
pendance, a été menée par des bataillons d'enseignants
venus d'Égypte, de Syrie et d'Irak. Des militants baasistes,
panarabistes, et des membres de l'internationale des Frères