Page 74 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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lA mafia des généraux
cette fois-ci comme patron, en remplacement du général
major Abdelhamid Saïdi, mort dans des circonstances dou-
teuses.
Fodbll Cherif Brahlm
Au même titre que la 40:, la 1'" Région est elle aussi
d'une importance stratégique. Alger, la Kabylie et la
Mitidja constituent son territoire. Son commandement ne
peut être confié qu'à un membre du club des onze. C'est,
donc le général-major Fodbi! Cherif, originaire de Sidi Bel
Abbes, dans l' Oranie, un ancien des SAS, qui veille sur la
capitale et sa périphérie. Le maintien de cet homme dans
l'armée algérienne est la preuve éclatante de la solidarité
agissante entre les anciens de l'armée française dans leur
entreprise de rapine.
Au moment où Fodbil Cherif effectuait un stage de
rmformation en France, vers la des années 80, le colonel
Boultif, alors directeur du personnel et de la justice mili-
taire au ministère de la Défense, découvrit, à la suite d' une
enquête menée par les services de sécurité, la collaboration
de Fodbi! Cherif avec les forces coloniales en qualité d'of-
ficier des SAS.
Il proposa alors au général-major Abdallah Belhou-
chet la radiation de ce « traître» des rangs de l'armée. Une
proposition logique puisque cet officier avait dissimulé son
appartenance aux forces coloniales. L'intervention du
commandant des forces terrestres, le général Nezzar, sera
salutaire pour cette taupe. Non seulement Fodbi! Cherif fut
maintenu à son poste, mais, comble du paradoxe, c'est le
colonel Boultif qui fut radié de l'armée algérienne,
quelques jours plus tard, à la veille de la célébration du
déclenchement de la révolution de novembre 1954 !
C'est la preuve que le club des onze est homogène et
qu'en son sein la solidarité n'est pas un vain mot.