Page 76 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
1960. Contrairement aux autres maquisards, celle-ci n'eut
pas de suites fâcheuses, bien au contraire, puisque Tounsi
intégra un commando spécial chargé de donner la chasse
aux moudjahidine. Son incOlporation dans l'armée algé-
rienne, au lendemain de l'indépendaoce, et plus particuliè-
rement daos les services de sécurité, a toujours été une
énigme pour de nombreux officiers qui voient en lui we
taupe des services de renseignements français.
Cette thèse est corroborée par sa radiation de l'armée
en 1984, alors qu'il était lieutenant-colonel, chef des ser-
vices centraux des sports militaires. D'autres expliquent sa
radiation pour des raisons morales. Il aurait été dénoncé
pour harcèlement sexuel par un jeune émigré qui effectuait
son service national. Quoi qu'il en soit, sa radiation a sus-
cité un certain nombre d'interrogations dans les couloirs
du ministère de la Défense. A-t-il été radié pour homo-
sexualité, interdite en Algérie, ou pour son passé trouble
durant la guerre de libération?
Une chose est s1lre «L'ghouti » n'était pas un homme
qu'on pouvait écarter facilement. Ancien sous-directeur de
la sécurité de l'armée sous Kasdi Merbah, il était l'un des
hommes forts de la SM. Ses pairs, Ferhat et Yazid
Zerhouni, ont été nommés ambassadeurs, quand lui était
renvoyé comme un malpropre.
Mais la roue tourne toujours daos le bon sens pour
les complices des généraux. Alors que le ministre de la
Jeunesse et des Sports, Sid Ali Lebbib, menaçait d'envoyer
les forces de l'ordre pour lui faire évacuer les locaux de la
Fédération algérienne de tennis dont il était président
depuis quelques mois, Tounsi est nommé patron de la
police. Cette nomination, il la doit au général Tewflk, l'un
de ses anciens subalternes dans les années 70. Le nouveau
« premier flic » d'Algérie se distinguera par des dépasse-
ments en tous genres. Des dépassements dénoncés réguliè-