Page 77 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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rement par le quotidien El Watan . Mais, ses parrains
continuent de fermer les yeux. Tant qu'il asswne sa mis-
sion de sous-traitant pour les décideurs, il peut continuer
à sévir. C'est la loi de la mafia.
Kamel Abderrabmane est lui aussi de ces sous-trai-
tants qui usent et abusent du pouvoir en toute impunité. 11
officie aujourd'hui à la tête de la 2' Région militaire, l'Ora-
nie. Originaire de Sour El Ghozlane, dans le Titteri, il s'est
distingué lors des événements d'octobre 1988 en sautant
sur un char, l'empêchant d'exploser dans le quartier rési-
dentiel d'El Biar. Par cet acte « héroïque », il venait de
sauver la villa du général Said Boubadja d'une destruction
certaine. Le général lui en sera reconnaissant en allant le
voir à l'hôpital militaire de Aïn Naadja pour l'embrasser
sur le front et lui promettre qu'il ferait tout son possible
afin qu'il reçoive les meilleurs soins. Il faut dire qu'en
sautant sur le char pour s'emparer du cocktail Molotov,
Kamel Abderrahmane s'était grièvement blessé au visage
et aux mains. Commandant à l'époque, il n'avait pas hésité
à mettre sa vie en péril pour prouver sa fidélité à ses chefs.
Une fidélité qui, disons-le, n'est pas toujours constante.
Tout dépend de la position du chef sur l'échiquier de la
hiérarchie.
Ancien des SAS, il faisait partie de la « Foree locale»
mise en place pour veiller au respect des accords de ces-
sez-le-feu. Au lendemain de l'indépendance, il s'est
engagé dans l'armée avec le grade de sergent. Il a servi
comme sous-officier à l'académie de Cherchell pendant
dix années. Sous-lieutenant en 1975, il a effectué un stage
dans la reconnaissance au sein d'une école militaire sovié-
tique. À l' issue de ce stage, il fut affecté à Tindouf où il a
fait la connaissance de Mohammed Betchine, qui était en
charge du secteur opérationnel du sud de Tindouf. Porté