Page 82 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
casernes de l'armée. C'est son fils, médecin, qui dirigeait
officiellement la société d 'importation. Mais le général,
trop gounnaod, ne payait pas de taxes douanières. Il a été
radié en catimini après un scandale qui a failli éclabousser
toute l'instirution militaire.
Tels sont les principaux sous-traitants du club des
onze, dont un grand nombre est issu de l'année coloniale.
Tragique destin que celui de l'Algérie. En se libérant de
l'ancienne puissance coloniale, elle est tombée entre les
griffes des traîtres qui n'ont jamais cru en son indépen-
dance.
Si la France du troisième millénaire a renouvelé son
personnel politique, l'Algérie subit toujours l'oppression
des anciens sous-officiers que la puissance coloniale a
laissés derrière elle comme un poison mortel.
Ceux qui ont combattu l'Armée de libération natio-
nale, les armes à la main, prennent aujourd'hui en otage
son héritière, l'Armée nationale populaire. Ils éliminent
des officiers intègres comme les généraux Rachid
Benyelles, Hocine Benhadid, Hachichi Zine El Abidine, El
Hachemi Hadjeres et tant d'autres.
Le général-major Tayeb Derradji est la dernière vic-
time en date de l'ostracisme des transfuges. Licencié en
droit, il a dirigé l'Académie interarmes de Cherchell et la
3e Région militaire. 11 fut mis sur une voie de garage en
étant nommé inspecteur général de l'armée, puis conseiller
militaire du président Zeroual. Le général Derradji ne pou-
vait faire une longue route avec ces mafieux pour deux
raisons essentielles : il est arabophone, universitaire et n'a
jamais appartenu à l'armée coloniale. Il a été radié au
début de l'année 2001.
En sera-t-il de même pour le général-major Khaled
Djemaï, autre ancien maquisard universitaire licencié en