Page 84 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
n'hésitent pas à décrier dès qu'ils sont hors-circuit. Eni
voici quelques-uns.
Hedi Khediri (ministre à la retraite). Ancien patron·
de la police des années Chadli, ce fils de caïd, originaire
de Tebessa, dans l'Est algérien, a bénéficié de la conabora-
tion de son père avec les autorités coloniales pour faire des
études supérieures en France. Bachelier, section mathéma· ,
tiques, il a fréquenté l'école d'architecture durant trois ans
avant de rejoindre la base du FLN à Tunis, en 1960, après
deux années de vagabondage entre l'Anemagne et l'Italie.
À l'indépendance, son niveau d'instruction lui a pennis
d'occuper le poste de secrétaire personnel de Tayebi Larbi,
alors directeur général de la Sûreté nationale. Ce dernier,
ancien joueur de flûte dans les souks de Relizane, une ville
de l'Ouest, était un vrai baroudeur durant la révolution.
Mais, comme beaucoup de ses concitoyens, il était victime
de la politique coloniale qui privait d'instruction des mil-
lions d'Algériens. C'est pourquoi, à l'indépendance, ces
guerriers étaient obligés de faire appel aux anciens cona-
borateurs et à leurs enfants pour panier leur handicap.
Abmed Draïa, receveur de bus sur la ligne Annaba -
Souk Ahrass avant le déclenchement de la révolution, qui
succéda à Tayebi Larbi, nommera Hedi Khediri directeur
de cabinet de la DGSN. Un poste que ce dernier ne quittera
plus jusqu'à se hisser au poste tant convoité de patron de
la police en 1977. Dix ans plus tard, il est ministre de
l'Intérieur. Une année à ce poste lui suffit afm d'acheter
pour un dinar symbolique de nombreuses villas, propriétés
de l'État, dans les quartiers résidentiels d'Alger. Il les loue
aujourd'hui à des représentations étrangères en Algérie
pour des sommes astronomiques. Évidemment, il n'a pas
manqué d'investir en Tunisie et ailleurs. Lui qui se prenait
pour le Ben Ali algérien en rêvant de faire le même par-