Page 86 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

de capitaine, afm d'ouvrir le premier bureau de sécurité à
l'ambassade, destiné à inaugurer la coopération avec le
BND, les services secrets allemands. Ce séjour gennanique
lui a donné goût aux postes à l'étranger. Il sera remplacé,
quelques années plus tard, par le commandant Attafi,
aujourd'hui général et directeur de la sécurité extérieure.
Entre les deux hommes le courant n'est jamais passé.
Attafi est correct, compétent et sérieux - SOD seul défaut
étant son manque de courage devant ses supérieurs - alors
que «p'tit Smail » incarne parfaitement l'image du voyou
sans foi ni loi. Il compense son incompétence notoire par
sa soumission aux chefs et son sens de l'affairisme. Une
conduite qui n'a toutefois pas convaincu le général Scüdi
Fodhil, directeur de la sécurité extérieure. qui l'a mis sur
la touche de 1990 à 1992. Ses parrains ont fmi par intercé-
der en sa faveur pour l'envoyer en Namibie. Rappelé en
1994, il a profité de la succession d' Abderrazak Bendjelti
à la tête de la Direction de la sécurité extérieure pour s'im-
poser comme l'un des hommes clés de cette structure.

     L'ayant aperçu un jour en pleine conversation avec le

général Tewfik au siège de la direction à Dely Brahim, le
général Bendjelti a cru qu'il existait un lien sérieux entre

les deux hommes, et a fini par désigner « p'tit Smail»
comme son adjoint. Un poste qu'il mettra à profit pour
mieux racketter les officiers « diplomates», avant de s'ins-

taller à Paris, en remplacement du général Habib qui venait
de décéder. Un poste très convoité, car c'est le seul qui
dispose de fonds spéciaux pour les services de sécurité.

« P'tit SmaTI » en a profité sans vergogne. Du recrutement
d'agents fictifs, ce qui lui pennettait de détourner leurs

supposées primes, à l'entretien d'un réseau de prostituées,
il n'a rien laissé passer. Il a étendu ses pouvoirs sur les
autres capitales occidentales en demandant aux officiers
en poste d'assurer des salaires à de prétendues agents qui
n'étaient en fait que les maîtresses de ses parrains.
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