Page 90 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

L'un de ses sponsors, Dembri, ne s'en plaint pas,

aussi longtemps qu'il est pris en charge par son poulain

chaque fois qu'il passe à Bonn. Il ne rentre jamais les

mains vides en Algérie. Des dizaines de caisses de whisky'

font le voyage avec lui. Deux jours après sa nomination àj

la tête de l'exécutif, Ahmed Ouyahia, un autre de ses spon- .

sors, a envoyé son épouse passer quelques jours de ·

vacances aux frais de Mohammed Hanneche. À quoi sert

un ambassadeur, si ce n'est pour accueillir dignement les

chefs, leurs épouses, leurs enfants, leurs amis et leurs mai-.;

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      Mabieddlne Ammimour. Ancien adjudant de la
marine nationale, il a profité du lancement du magazine
mensuel de l'armée, El Djeïch, en 1964, pour attirer sur
lui l'attention des responsables à travers des chroniques
publiées dans l'édition arabe sous le tin «Aicher El
Kalem» (<< Le dernier mot »). Né à Gaza d'une mère
palestinienne, marié à une Égyptienne, il était, au lende-
main de l'indépendance, l'un des rares à exceller dans la
langue arabe. A la recherche d'un bon arabophone comme
rédacteur, le président Boumediene l'a fait entrer dans le
sérail par l'entremise du colonel Yahyaoui. Celui qui se
présentait comme chirurgien dentiste en faisant précéder
son nom du titre pompeux de « Doktour», sera chargé de
la communication de la présidence de la République durant
treize ans. Sous Boumediene et sous Chadli, il sera le
maître incontesté de la censure qu'il pratiquait sans
complexe.

     Lors du congrès extraordinaire du FLN en juin 1980,
il répondit aux journalistes algériens qui protestaient contre
leur expulsion de la salle du congrès : « Après tout, que
vous asslstiez ou pas, vous allez écrire ce que je vous dic-
terai. Attendez donc la dépêche de l'APS.» Kheireddine
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