Page 93 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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de O. Mourad. À cette époque, il était très gentil et très
serviable avec tout le monde. Contrairement à certaines
rumeurs, cet énarque originaire de Kabylie n'a jamais fait
partie des effectifs de la Sécurité militaire.
Évidemment comme tous les larbins, il se plie en
quatre devant un sergent des services de sécurité, et n'hé-
site pas à exécuter n'importe quel ordre. Au sein du per-
sonnel politique, il est l'un des sous-traitants les plus en
vue de la mafia.
L'ancien petit distributeur de badges est aujourd'hui
ministre d'État et candidat potentiel de la mafia à la prési-
dence de la République. Après avoir occupé diverses fonc-
tions au ministère des Affaires étrangères et occupé le
poste d'ambassadeur au Niger, il s'est rapproché des
cerc1es de décision et a fait une entrée timide au gouverne-
ment de Ghozali en 1991 comme ministre délégué aux
affaires maghrébines. Quelques années plus tard, il sera, à
quarante-deux ans, le plus jeune chef de gouvernement
depuis l'indépendance de l'Algérie. 11 marquera son pas-
sage à la tête de l'exécutif en excellant dans le mensonge
- c'est son fort - et par la fameuse ponction des salaires
des fonctiormaires et des travai1leurs du secteur public,
ainsi que par l'arrestation de nombreux cadres et dirigeants
d'entreprises publiques sous le fallacieux prétexte de « la
lutte contre la corruption ». Comme si les corrompus et les
corrupteurs étaient ailleurs que dans les cercles mafieux
qui ont banalisé le système.
C'est le chef de gouvernement le plus impopulaire
que l'Algérie ait jamais connu. Au hit-parade des hommes
haïs, il se place incontestablement juste derrière Messaa-
dia, l'ancien boss du FLN des années Chadli. Lui aussi est
chef de l'actuel parti au pouvoir, le Rassemblement natio-
nal démocratique, ce parti fantoche qui a raflé la majorité
des sièges à l'Assemblée nationale cinq mois après sa créa-