Page 80 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
son commandement, pour passer un coup de peinture sur
les bordures du trottoir de la caserne, afm de démontrer
son savoir-faire aux soldats affectés à cette tâche. »
Même dans le monde des affaires, ses proches le trou-
vent naïf. Au moment où ses pairs contrôlent des circuits
entiers de l'iroport-export, Belguerdouh fait dans le petit
commerce. Il ouvre une boulangerie à Bouira et se
contente de la Ichippa «< bakchich ») que lui versent les
contrebandiers contre lesquels il est censé lutter dans la
région de Tamanrasset. Il ne peut prétendre au commande-
ment d'une autre région, tant les critères sont rigoureux
pour ce genre de poste.
Saïd Bey est originaire de Tadroaït, en Grande Kaby-
lie. Cet ancien ouvrier émigré en France a rejoint l'Année
de libération nationale en 1961, au centre d'El Mellegue.
Il a servi dans l'artillerie et suivi un stage de spécialisation
dans cette arme, à T1eghma, en 1964, aux côtés de
Mohammed Betchine, Liamine Zeroual et Tayeb Derradji.
Ses relations avec ses camarades de promotion se sont
détériorées au fil des ans, notamment après la mise à la
retraite des deux premiers nommés en 1990. Il a un point
corrunun avec les membres du club des onze : celui d'avoir
rejoint tardivement la révolution armée. Pour ces derniers,
Saïd Bey est un bon exécutant. Il a toujours fait preuve de
docilité envers ses chefs.
Alors qu'il était chef de la I~ Région militaire au
milieu des années 90, et devant la recrudescence des atten-
tats terroristes dans la zone qu'il contrôlait, le président
Zeroual, le soupçonnant de complicité avec les GIA,
ordonna sa mise à la retraite. Le clan mafieux décida de
l'envoyer en poste à Bruxelles. Après le départ de Zeroual,
il est rentré en Algérie et a pris le commandement de la
S, Région militaire, le Constantinois.