Page 71 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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hommes de ['ombre 69
Le lieutenant Tewfik, qui vient de passer capitaine, est
l' homme de confiance du président et de la belle-famille.
Il réintègre la direction centrale pour quelque temps, avant
de se voir nommé au poste d'attaché militaire en Libye en
1981. Quelques années plus tard, il prend du galon et la
tête de la sous-direction de la Sécurité de l'année, sous le
commandement du général Lakehal Ayat, directeur central
de la Sécurité militaire.
Encombrant et soupçonné d'être l'œil du clan Belk-
heir dans les services secrets, où de nombreux officiers
supérieurs commencent à envisager le départ en douce du
président Chadli, Tewfik est nommé directeur central du
génie militaire à la faveur de sa promotion au grade de
lieutenant·colonel, en 1987. Il est le seul directeur central
à ce grade au ministère de la Défense. Tous ses collègues
sont colonels ou généraux. Mais, très vite, il comprend que
sa promotion est destinée à l'éloigner de la SM et, sous
l'influence de sa belle-famille, le président de la Répu-
blique signe, trois jours après cette nomination, un nou-
veau décret par lequel le lieutenant-colonel Tewfik est
désigué pour la succession du général Hocine Benmallem
à la tête du DADS (Département des affaires de défense
et de sécurité). Ainsi Tewfik aura-t-il à chapeauter tous les
services de sécurité (police, Sécurité militaire et gendarme-
rie nationale). À ce poste, il va sortir le grand jeu et s' im-
poser comme l'un des décideurs les plus influents du pays.
Après le départ du général Lakehal Ayat, il retrouve
les services de sécurité, en qualité de Directeur central de
la Sécurité de l'armée en remplacement du général
Mohammed Betchine qui a lui-même succédé à Lakehal
Ayat à la tête de la DGPS (Délégation générale à la pré-
vention et à la sécurité), nouvelle dénomination des ser-
vices de renseignements algériens à la suite de la
restructuration de la Direction de la Sécurité militaire,
intervenue en septembre 1987.