Page 68 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
Smail Lamarl
L'artisan des négociations avec l'Armée islamique du
salut n'est en fait qu'un exécutant des décisions du club
des onze. Son entrée dans ce cercle, le général Smail la
doit à son appartenance à ces mythiques services de sécu~
rité. Tewfik et lui sont les seuls du groupe des décideurs à
n'avoir pas porté l'unifonne français, bien que le général
Mohammed Betchine soutienne le contraire en les accusant
d'avoir fait partie des enfants de troupe.
Fils d'un chauffeur de taxi, Smail Lamari est issu
d'une famille modeste originaire de Beni Slimane, dans la
région du Titteri, comme beaucoup d'habitants d'El Har-
rach, ce quartier populaire de la banlieue est d'Alger. Un
quartier où il était connu pour le soutien désintéressé qu'il
apportait, en tant que supporter, au deuxième club harra-
chi, le CREH.
En 1961, il s'est engagé très jeune dans l'ALN. A
l'indépendance, il a fait un passage d'une année dans la
police, avant de s'engager dans la marine nationale, où il
était officier de sécurité de son unité. Dans les années 70,
l'adjudant qu'il était a bénéficié d'une formation spéciale
destinée aux sous-officiers pour obtenir le grade de sous-
lieutenant. Technicien du renseignement, il a toujours évo-
lué dans les services opérationnels. C'est pourquoi il est
derrière tous les coups tordus et accomplit la sale besogne
au service d'un pouvoir qui tire sa force de la répression,
de l' infiltration et de la manipulation.
Même s'il veut se montrer proche de ses hommes,
nombre de ses collaborateurs, notamment les jeunes offi-
ciers politisés, lui vouent une haine sans limites. « Il a
beaucoup changé depuis les événements de 1992 », disent
beaucoup d'entre eux. D'autres, en revanche, l'apprécient
pour avoir toujours su les protéger.
Le cas de l'assassinat du président Boudiaf en est la