Page 66 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux

      Interloqué par cette demande, le lieutenant inter-
rogea:

     - Où vais-je la trouver, mon commandant?
      - C'est à toi de voir. C'est ton rôle de commissaire
politique. Tu dois me trouver une télé. Y en a partout.
Toutes les habitations sont vides de leurs occupants.

      Le lieutenant Siouda n'en revenait pas. Un officier
supérieur qui lui donnait ordre d'aller voler dans les habi-

tations des sinistrés !

Mohammed Lamari
      Ce général avait la réputation de dégonfler les pneus

des voitures des officiers qui stationnaient devant sa villa
des Tagarins sur les hauteurs d'Alger, en face du ministère
de la Défense nationale. Il est aujourd'hui de ceux qui
décident du sort de tout un peuple.

      Originaire de la ville de Biskra, mais né à Alger le
7 juin 1936, c'est un pur produit de l'armée française.
Avant de rejoindre l'ALN en 1961 en se présentant à la
base marocaÎne du FLN, à quelques mois de la signature
des accords du cessez-le-feu, il avait suivi une fonnation
à l'école de cavalerie de Saumur. Complexé par son passé
peu glorieux durant les années de la guerre de libération,
il a toujours servi de bouclier à ses pairs du cabinet noir, au
point d'apparaître comme le véritable décideur en Algérie.
Comme tous ses compères transfuges, il a été officier
d'instruction au lendemain de l'indépendance, avant d'oc-
cuper le poste de chef d'état-major dans les différente.
unités opérationnelles qu ' , eu à diriger Liamine Zeroual.
Ce dernier le retrouvera au même poste lorsqu'il sera
amené à prendre le ministère de la Défense nationale en
juillet 1993.

      Un an plus tard, dans la foulée de cette nomination,
il sera promu général de corps d'armée. JI est le seul, à ce
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