Page 61 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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hommes de J'ombre 59
politique. En le plaçant à la présidence du Sénat, avec ses
acolytes du clan, il le prépare à la succession de Bouteflika
dans le cas où ce dernier n'irait pas au bout de son mandat
présidentiel.
Lorbi Belkheir
Lui qui a toujours nié faire partie du club des décideurs,
ou d'un clan quelconque, est l'un des hommes clés de la mafia.
Fils de caïd, né à Frenda, dans l'ouest algérien, en 1937, ancien
enfant de troupe, il a rejoint l'ALN en 1958 comme ses autres
acolytes en passant par la base du FLN à Tunis.
Dès son anivée à Garn El Halfaya, à la frontière
tuniso-algérienne, et bien avant qu'il soit affecté à une
quelconque mission, il a tenu, en compagnie de Guenaïzia,
la fameuse réunion avec les officiers de l'ALN destinée à
répartir les tâches à la tête du commandement de l'armée
algérienne. Al'indépendance, il a fait l'essentiel de sa car-
rière à l'ombre de Chadli Bendjedid dont il était le chef
d'état-major à la 2' Région militaire durant une dizaine
d'années (1965-1975). Avant de retrouver Chadli comme
directeur de cabinet à la présidence de la République à
partir de 1979. JI dirige l'ENlTA (École nationale des tech-
niciens et ingénieurs d'Algérie) de 1975 à 1979, où fut
tenu le conclave qui a décidé de l'intronisation de Chadli
Bendjedid à la tête de l'État algérien.
En 1991, en prévision du coup d'État du 12 janvier
1992, il quitte le siège de la présidence de la République
pour occuper le poste de ministre de l' Intérieur dans le
gouvernement Ghozali. Le décret d'état d'urgence pondu
pour la circonstance met entre ses mains tous les pouvoirs
militaires en cas de troubles publics. Ce décret donne le
droit au wali (préfet), normalement sous l'autorité du
ministre de l'Intérieur, d'ordonner le déploiement des
forces militaires dans les rues en cas d'urgence. C'est la