Page 59 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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hommes de l'ombre  57

Notre général étant au-dessus des lois ne répondra jamais

de ce crime devant la justice.
     parti de rien, l'ancien sous-officier de J'année fran-

çaise siège, trente ans après l'indépendance de l'Algérie,
aU Haut Comité d'État, aux côtés de l'un des plus vieux
animateurs du mouvement nationaliste et l'un des fonda-
teurs du FLN, Mohammed Boudiaf, dont il n'hésitera pas

à ordonner l'assassinat.
     Drogué à la morphine « pour calmer mes nerfs»,

disait-il à l'officier qui l'accueillait en Tchéquie où il pas-
sait quelques jours de convalescence, après une interven-
tion chirurgicales sur le cerveau, Nezzar, bien que
gravement malade, n'est pas près de lâcher le pouvoir. Sa
retraite est une fausse sortie.

      Le pouvoir lui a tout donné, y compris la possibilité

de disposer des officiers de l'année pour ses services per-
sonnels et ceux de ses enfants. C'est ainsi qu'au début des
années 80 le lieutenant Dinar, jeune officier du commissa-
riat politique de l'année, fut détourné de sa mission et

chargé par Nezzar, alors chef de la 5' Région, d'assurer
des cours de soutien à ses enfants. Quelques mois plus
tard, Dinar découvre de vieilles archives dans un local

abandonné de l'année et en avise le commandement. Le

groupe de jeunes officiers chargé de l'exploitation de ces

archives va de surprise en surprise. Le premier docwnent

fait état d'un viol commis par le capitaine Chadli Bendje-

did, chef de la 5' Région en 1964, sur une jeune tille

constantinoise. Le deuxième, puis le troisième document

se rapportent à de graves délits dont les auteurs n'étaient
autres que les chefs militaires de l'époque. Nezzar donne
ordre de stopper l'opération et tente d'envoyer le lieute-

nant Dinar en prison, heureusement sans succès.

      L'ancien enfant de troupe de l'école de Koléa est

aujourd'hui à la tête d' une fortune évaluée à plusieurs mil-
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