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La mafia des généraux

« En aoOt 1955, j'étais en vacances, quand je vis, pour la

première fois des B29 - des bombardiers quadrimoteurs-
bombarder les montagnes avoisinantes l, »

      Il est vrai que le fils du sous-officier de l'armée colo-
niale était déconnecté de la réalité algérienne, comme il

continue à l'être encore aujourd'hui. Dès l'enfance, il s'est
démarqué des autres Algériens en fréquentant « Wle école

réservée aux enfants de colons' ».

     Il a attendu quatre années, de novembre 1954 à avril
1958, pour se décider à rejoindre l'ALN dans des condi-
tions douteuses.

      Sa « désertion », ainsi que celle des autres officiers

algériens qui sClVaient dans l'armée française. continue de
susciter, à ce jour, beaucoup d'interrogations, comme ce

fut le cas à l'époque.
     Khaled Nezzar lui-même reconnaît: « À l'école des

cadres [...J, nous eOmes la charge d'instruire les maqui-

sards dans une ambiance peu facile ). »
      Ancien sergent de l'année coloniale, Nezzar est

considéré, par de nombreux officiers qui l'ont côtoyé,
comme Wl fieffé menteur. « Il s'est toujours présenté

comme ancien sous-lieutenant de l'année française, alors
qu ' il n'a jamais accroché ce grade sur ses épaulettes. Dans

ses Mémoires, lorsqu' il évoque les lieux où il évoluait en

tant que militaire français, il ne parle que du mess des

sous-officiers », me fait remarquer un général à la retraite.

    «Il y avait [...J Wl capitaine dont j'ai perdu le nom

[...] qui nous avait concocté un dîner au mess des sous·
officiers pour tenter de nous convaincre [...] 4. » Plus loin,
narrant son dernier jour sous le drapeau français, il écrit :
« Dimanche matin, nous prîmes notre petit déjeuner au

        1. Lu MlnwiTu du glnbal KMltd Nezzm, op. d l., p. 29.
         2. Idem, p. 23.
        3. Idem, p. 41.
        4. Idem, p. 34.
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