Page 53 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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hommes de ['ombre SI
du gouvernement, est sacrifié à son tour neuf mois plus
tard. Le clan de la belle-famille s'impose de nouveau en
plaçant l'un des siens à la tête de l'exécutif: Sid Ahmed
Ghazali, un ancien banni du système revenu au milieu des
années 80 comme ambassadeur à Bruxelles, avant de
reprendre du poil de la bête en retrouvant un siège dans
les gouvernements qui se sont succédé au lendemain des
événements d'octobre 1988.
L'affrontement ne se limitait pas aux nominations
gouvernementales ou au niveau des postes clés de l'admi·
nistration et des entreprises publiques, où chaque clan
cherchait à placer ses hommes.
L'ouverture du champ politique à de nouvelles forma-
tions d'opposition sera un nouveau terrain investi par ceux
qui ont échoué à imposer leurs choix dans les hautes
sphères. Les uns tentent de s'engouffrer dans les partis
existants en les noyautant. Les autres mettent tout leur
poids dans la création de nouveaux partis.
Cependant, la véritable bataille que doit mener le clan
des transfuges de l'année françai se se déroule au niveau
du commandement de l'armée. Khaled Nezzar et sa clique
passent à l'offensive au lendemain des événements d'oc-
tobre 1988, en procédant à la radiation de plusieurs offi-
ciers hostiles à leurs desseins macabres ou qui n'entrent
pas dans leur plan d'action. Ces officiers supérieurs sont
tous issus de l'ALN.
Pour assurer leurs amères, ceux qui deviendront
quelque temps plus tard les véritables décideurs envoient
J'un des leurs, le général Abdelmalek Guenaïzia, comme
ambassadeur en Suisse. Dans l'Algérie des mafieux, la
diplomatie sert à couvrir les crimes des prédateurs, non
pas à soigner l'image du pays à l'étranger et défendre ses
intérêts. Nul ne saura expliquer la nomination au poste
d'ambassadeur d'un militaire qui a passé toute sa vie dans