Page 52 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
P. 52
La mafia des généraux
Derrière tous ces clans, il y avait celui des anciens
de l'armée française, animé par Khaled Nezzar, Benabbès
Gheziel et Larbi Belkheir. Ce dernier, le plus proche du
président par ses fonctions de directeur de cabinet et par la
relation qui liait les deux. hommes depuis plusieurs années,
jouait le rôle de meneur. Ce clan, comme il sera démontré
plus loin, est le maître d'œuvre de l'investiture de Chadli
Bendjedid. Ses membres vont infiltrer tous les autres clans.
Une infiltration facilitée par l'obsession de compter dans
le groupe un militaire, un homme fort qui soit influent sur
le président.
Tous ces clans ont un dénominateur commun: ce sont
tous des prédateurs. Ils ont imposé à l'Algérie le pouvoir
des satrapes.
Mais, tant que le pétrole se vendait au prix fort et que
le régime n'était pas aux prises avec des revendications
sociales, il n'y avait pas de raison pour que tout ce beau
monde s'adonne à des guerres inutiles. Ils se limitaient à
quelques querelles vite étouffées. Chaque clan s'attachait
à placer ses hommes à des postes clés. Les alliances se
faisaient et se défaisaient au gré des événements et des
conjonctures. Mais, dès que « le bateau Algérie » a
commencé à tanguer, chaque clan a cherché à jeter l'autre
par-dessus bord. La guerre était déclarée. Elle ne manquera
pas de se répercuter négativement sur la vie politique, éco-
nomique et sociale du pays. La déliquescence de l'État ne
fera que s'aggraver au fil des ans.
L'explosion d'octobre 1988 sonne l'ouverture de vio-
lentes hostilités. Faisant eau de toutes parts, le navire de
Chadli Bendjedid voit se relayer à sa barre plusieurs chefs
de clans. Il voit aussi la disparition de plusieurs autres.
Messaadia est le premier à faire les frais de cette tempête.
Hamrouche, appelé à succéder à Kasdi Merbah à la tête