Page 51 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
P. 51
hommes de l'ombre 49
clans mafieux dont la seule obsession reste le pouvoir. Un
pouvoÎI synonyme d'intérêts et de privilèges.
Le clan H' lima du nom de l'épouse du président
Chadli, fut le premier à émerger du lot au début des
années 80. Le docteur Amine Bourokba, frère de Halima,
y jouait un rôle pivot. Kaddour Labouel intégrera ce cercle
en épousant la fille aînée du président.
Chez les militaires, ils considéraient bien sûr Abdel·
malek Bendjedid, frère du président de la République,
cotrunc l'un des leurs, ainsi que Tewfik, même si l'actuel
patron du DRS (Département des renseignements et de
sécurité) s'est toujours gardé d'afficher son appartenance
à un clan quelconque. « Il se met au milieu des différents
cercles et il observe. Il tend la main à celui qui est en
position de force », me dit un jour un général très au fait
des luttes claniques. Il finira par se faÎIe une place dans le
cIan des transfuges de l'armée coloniale, grâce à sa posi-
tion à la tête des services de sécurité.
Abdallah Belhouchet, Mohammed Altania, Mostefa
Benloucif, et d'autres officiers issus du maquis, représen-
taient le clan des anciens de l' ALN. Mouloud Hamrouche,
alors secrétaire général du gouvernement, puis de la prési·
dence de la République, caracolait lui aussi à la tête d'un
clan composé de technocrates. JI s'appuyait sur des offi-
ciers supérieurs originaires de l'est du pays. Des ministres,
des apparatchiks du FLN et des cadres promus par la
zaol/ia Belahouel de Mostaganem (la famille de H'lima),
jouaient les rôles de larbins, de rabatteurs et d'entremet·
leurs pour les différents clans.
D'autres groupes se sont constitués au niveau des dif-
férentes institutions de l'État. Ils avaient des appuis très
faibles dans l' institution militaire. Mais ils ont fmi par se
fondre dans les principaux clans.